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Elevage laitier
Au Gaec Thévenot en Côte-d´Or, objectif réduction du temps de travail

Avec une stabulation sans paille, les associés du Gaec Thévenot ont gagné d´une heure à une heure et demie par jour de travail sur l´atelier lait.


Le Gaec Thévenot, à Noiron-sur-Bèze (Côte-d´Or), a fini ses travaux de mise aux normes l´année dernière. Les cinq associés du Gaec, Maurice (le père), Christiane (la mère), Luc et Fabrice Thévenot et Andrée Carré, ont opté pour un bâtiment neuf, d´une part pour améliorer sensiblement la qualité de leurs conditions de travail et le confort des animaux, d´autre part pour pouvoir respecter la réglementation. « On avait trois bâtiments sur deux sites, dont un pour les génisses à 7 km ! Les bâtiments étaient faits pour une quarantaine de bêtes et on avait 100 vaches et génisses à loger. Il fallait également agrandir la salle de traite. Au début, on a pensé partir d´un des bâtiments et le rénover, l´agrandir et mettre une fumière au bout. Mais la proximité de ruisseaux rendait cette option impossible. Le neuf s´est donc imposé pour les vaches laitières », expliquent-ils.
©C. Pruilh


Zéro paille pour gagner du temps
Le Gaec Thévenot est tourné vers la production céréalière, avec 355 ha qui lui sont consacrés. « Avant qu´Andrée Carré ne rejoigne l´exploitation, on avait 280 000 litres de lait et on pensait arrêter le lait quand les parents partiraient en retraite. Aujourd´hui, nous avons 485 000 litres de quota et 70 vaches laitières », décrivent Luc et Fabrice Thévenot. Avec l´ancien bâtiment et sa stabulation 100 % paillée, le Gaec passait beaucoup de temps à l´atelier élevage. trop à son goût. « On curait toutes les deux à trois semaines toutes les aires paillées. La disposition des bâtiments et le nombre d´animaux étaient tels qu´il fallait d´abord faire sortir les vaches dehors ; on perdait trop de temps », racontent les associés. Cette volonté de compresser le temps passé sur l´atelier lait les a amené à passer d´une stabulation paillée à une stabulation à logettes avec matelas et aire d´exercice sur caillebottis. Aujourd´hui, le Gaec n´utilise plus de paille que pour les veaux, logés dans le nouveau bâtiment sur caillebottis paillés, et les génisses, logées sur aire paillée dans un des bâtiments existants. Les vaches sont sur des matelas en polyuréthane. Le nouveau bâtiment compte 84 logettes. Il abrite 79 vaches laitières et quelques génisses dans les logettes restantes, ainsi que les veaux.

« L´objectif visé avec la mise aux normes était de gagner du temps, notamment sur la gestion des effluents. Aujourd´hui, on ne racle plus le fumier, on ne paille plus. On a gagné une heure à une heure et demie par personne et par jour », résument les cinq associés. Et toute la paille produite par l´exploitation ? « Nous ne sommes plus tenus de récolter la paille, mais dès lors qu´on en a le temps, on le fait pour la vendre », expliquent les associés.
Le choix du caillebottis par rapport à une aire raclée avec fosse en bout de bâtiment s´est justifié pour des raisons de simplification, là encore. « Avec une aire raclée il aurait fallu soit un racleur automatique, soit un racleur poussé par un tracteur. Le premier peut tomber en panne, le second demande du temps », commente François Dessolin, du Contrôle laitier de Côte-d´Or.

Un coût dans la moyenne du département
Enfin, un chemin fait le tour du bâtiment, ce qui permet d´éviter le croisement des circuits et facilite le travail. Le bâtiment a été situé de manière à ce que les vaches aient un accès direct à la pâture : un progrès de plus pour le gain de temps !
Mis à part le choix des caillebottis pour une raison de simplification du travail, le reste du bâtiment a été raisonné pour revenir le moins cher possible. Les membres du Gaec ont souvent mis la main à la pâte au cours des travaux, et ont fait eux-même la maçonnerie, l´électricité, la plomberie, le carrelage, les portes, etc. Pour la salle de traite, le système EPI a été conservé. « Par rapport à une traite par l´arrière, il demande moins de place et moins d´eau de lavage, et revient moins cher », argumentent les associés. La salle de traite est de plain-pied. « Nous avons voulu que les eaux blanches et vertes de la salle de traite rejoignent la fosse par gravité, pour éviter d´avoir une pompe qui puisse tomber en panne. » Ce choix a une conséquence un peu gênante. La salle de traite est surélevée par rapport à la stabulation, et du coup, en sortie de salle de traite, les vaches s´arrêtent.

FS¼:«? total du nouveau bâtiment s´élève à 3 341 euros par logette et l´amortissement par 1000 litres de lait est évalué à 54 euros - avant déduction des subventions. Un coût élevé, mais qui, par rapport à la moyenne départementale, s´avère correct. « Dans le département, les éleveurs qui se sont mis aux normes sont souvent partis sur du neuf, pour améliorer leur confort de travail et celui des animaux ; d´où une moyenne de coût de bâtiment élevée », expose François Dessolin.

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