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A l´étranger
Au coeur de l´envolée du marché laitier chinois, avec Evialis

Implanté depuis une dizaine d´années dans la province de Shandong, Evialis décrit une production laitière en plein boom, mais qui pourrait être freinée par des ressources fourragères limitantes.


Evialis, groupe majeur sur le marché de la nutrition animale(1), s´est implanté en Chine depuis une dizaine d´années. Il connaît une bonne croissance, et agrandit son unité de production de premix, situé à Qingdao, dans la province de Shandong. « La province de Shandong n´est pas la plus laitière de Chine, mais c´est une région d´élevage sans pâturage où, par conséquent, il y a une demande en aliments industriels. La production laitière se développe et la demande pour nos prémix aussi. Nos clients sont des gros élevages qui font leurs mélanges eux-mêmes, des revendeurs ou des petits fabricants d´aliments », décrit Nicolas Cirier, chef marché international chez Evialis. Shandong est la quatrième région laitière de Chine, avec une production de 1,9 million de tonnes de lait en 2005. De 2000 à 2005, la production laitière de cette région a été multipliée par quatre.
Les gros élevages chinois sont équipés pour la traite mécanique. Il y a toujours du monde dans les fermes : la main-d´oeuvre est bon marché. ©P. Le Douarin

8 à 10 kg de concentré par vache
« Shandong est une région céréalière : maïs, blé pour la consommation humaine, arachide, patate douce, orge de brasserie. Avant 1985, il n´y avait pas de lait. Aujourd´hui, la majorité des élevages sont de petites tailles, créés au coeur des villages. En général, les éleveurs ont très peu de terres. Parfois, ils achètent le maïs. Mais des troupeaux de plus de 500 vaches apparaissent ça et là », décrit Nicolas Cirier.
Le rendement laitier moyen des gros élevages est de 5-6000 litres par vache, autour de 4000 dans les plus petits. « Le maïs, sans les grains (vendus séparément), constitue la ration de base. Ces cannes de maïs sont distribuées sèches ou ensilées, en mélange avec des fanes d´arachide ou de patate douce, des drêches de brasserie. Comme les fourrages sont de médiocre qualité, les éleveurs utilisent une quantité importante de concentrés : 8 à 10 kg par vache. Ou bien ils optent pour des aliments complets. » Les gros élevages sont créés par des investisseurs chinois ou étrangers. Ce sont souvent des citadins, nouveaux riches, qui investissent sur un marché rentable et soutenu par une demande en forte croissance. En outre, il y a une volonté politique de développer la filière laitière chinoise pour arriver à l´autosuffisance. Les incitations de l´état sont notamment très fortes dans les zones autour des grandes villes.
La proportion de petits élevages est encore importante. Le plus souvent, ils livrent à des centres de collecte, ou font de la vente directe. ©R. Lemoine

De plus en plus de gros élevages
Nicolas Cirier précise que « la fixation du prix du lait favorise les gros troupeaux. Pour le lait de ces derniers, il y a un paiement à la qualité. Ils vendent leur lait autour de 210 euros/tonne. Les petits élevages qui amènent leur lait en bidons aux centres de collecte sont payés dans les 180 euros. » Certaines laiteries ont leurs propres fermes. « Ce système d´intégration leur permet d´aller vite dans le développement de la production et l´amélioration de la qualité. » Les plus grosses laiteries sont chinoises, comme Yili ou Mengniu. Parmi les capitaux étrangers, on peut citer Nestlé, Danone, Arla Foods, Fonterra.
« La production laitière chinoise et toute la filière peuvent monter très vite en puissance étant donné l´essor de la demande et le soutien politique. Néanmoins, atteindre l´autosuffisance en produits laitiers est un objectif difficile. Les ressources fourragères sont limitantes, et la compétition entre l´alimentation humaine, animale et les biocarburants pourrait être un frein important. »


Chiffres clés
Shandong a produit 1,9 million de tonnes de lait sur un total national de 28 millions de tonnes en 2005.
1 774 006 élevages chinois
98 % des fermes comptent moins de 20 vaches, et 85 % moins de 4 vaches, en 2004. Les fermes de plus de 100 vaches représentaient 1 % des fermes en 2005.
(Source : China Dairy Yearbook)

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