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Atténuer les effets de la volatilité

Les fonds mutuels, les contrats à marge garantie, une épargne défiscalisée peuvent aider à résister. Ils ne peuvent remplacer une stratégie d’investissements raisonnés et de recherche de performance économique.

L’Union européenne a clairement fait le choix de la libéralisation des marchés et la majorité des pays ne veut pas changer de cap. La volatilité des prix, il va falloir continuer à vivre avec. Comment faire face à des fluctuations du prix du lait qui peuvent atteindre 90 €/1 000 litres (moyenne glissante sur 12 mois entre début 2014 et début 2016) ? La résistance doit s’organiser à plusieurs niveaux.

Le premier, et c’est le plus important, est celui de l’exploitation. Le point de départ est de bien connaître ses chiffres et de réaliser un prévisionnel de trésorerie mois par mois. On n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de rechercher la performance économique. Comme dans toute entreprise, cela veut dire travailler chaque poste de charges et de produits, l’un après l’autre, en se fixant des priorités. C’est aussi d’avoir une politique d’investissement prudente, adaptée à sa capacité de remboursement. Tout projet devrait faire l’objet d’un calcul de retour sur investissement, et être raisonné en intégrant une ou deux années de crise dans son raisonnement. La fréquence et l’intensité des aléas climatiques incitent à étudier de près les assurances récoltes et prairies, d’autant qu’elles sont subventionnées à 65 % pour le premier niveau de garantie.

Au niveau des pouvoirs publics français, un sérieux toilettage de la fiscalité est indispensable. Tout le monde est d’accord, les DPA sont une usine à gaz. Un dispositif simple et efficace d’épargne de précaution défiscalisé est à mettre en place rapidement.

Côté filière, certains dispositifs peuvent aider à atténuer l’impact de la volatilité. Des contrats à prix ou marge sécurisé, impliquant des laiteries, des organisations de producteurs mais aussi des distributeurs, commencent à voir le jour. Ils apportent la garantie d’une certaine rémunération, avec très souvent une contrepartie demandée aux producteurs sur les volumes, des pratiques de production différenciantes (sans OGM, pâturage, bien-être…).

Reste les outils de gestion des risques pouvant bénéficier de subventions de l’Union européenne, destinés à se déclencher en cas de crise. L’UE vient de donner un signal politique fort, avec le règlement Omnibus, en faveur des instruments de stabilisation du revenu. Il est désormais possible, au niveau d’un État, de mettre en place un fonds de stabilisation du revenu pour un secteur de production qui interviendrait à partir de 20 % de pertes. Autrement dit, une épargne collective pour le secteur laitier. Mais même avec un budget PAC constant (hypothèse optimiste), cela impliquerait un transfert d’une partie des aides directes au profit de la gestion des risques. Avons-nous intérêt à y aller ?

Au niveau individuel et collectif

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