Arla Foods vise 270 millions de litres « marketés » lait de pâturage
Positionné entre le lait de grande consommation et le lait bio, le "lait de pâturage" devrait doubler ses volumes en 2017.
Positionné entre le lait de grande consommation et le lait bio, le "lait de pâturage" devrait doubler ses volumes en 2017.
Le pâturage n’est pas seulement un levier pour réduire les coûts, c’est aussi une opportunité pour la filière laitière d’aller chercher de la valeur ajoutée. La coopérative danoise Arla Foods l’a bien compris en lançant dès 2013 le « lait de pâturage ». Ce lait se positionne comme un produit de niche, placé entre le lait de grande consommation et le lait biologique. « La demande est d’abord venue de la grande distribution pour répondre aux attentes des consommateurs vers plus de naturalité », a décrit Marc Nidercorn d’Arla Foods lors des journées AFPF à Paris le 21 mars dernier. De 25 millions de litres collectés fin 2013, les volumes mis en marché par cette filière sont passés à 120 millions en 2016. « En 2017, le besoin est estimé à 270 millions de litres, combiné à l’obligation de 'sans OGM' depuis fin 2016. » Réparti sur trois sites de production, ce lait est commercialisé sous forme de lait frais, lait UTH et spécialités fromagères.
Un complément de prix de 5 €/1 000 kg et 120 jours de pâturage
« Ce lait provient exclusivement de vaches pâturant au minimum 120 jours par an (entre mai et octobre) et au moins six heures par jour. Le cahier des charges impose aussi une surface minimale disponible au pâturage : le chargement global ne doit pas dépasser dix vaches par hectare de surface totale pâturée sur l’année. Et la part de maïs fourrage ne peut excéder 50 % de l’ensemble des fourrages grossiers. » Un cahier de pâturage doit être tenu à jour. Un audit est réalisé par une organisation de contrôle indépendante.
Un cahier des charges rédigé par l’interprofession néerlandaise
Le cahier des charges du « lait de pâturage » a été rédigé par l’interprofession néerlandaise et n’est pas propre à Arla. D’autres laiteries européennes peuvent l’appliquer ; c’est notamment le cas de Friesland Campina. Le terme « lait de pâturage » n’est pas protégé et, selon les exigences d’une laiterie ou d’un client, le cahier des charges applicable aux producteurs peut varier. Pour certains opérateurs, le pâturage signifie au minimum parcours. « Aussi longtemps qu’il n’y a pas de définition réglementaire de 'lait de pâturage', l’utilisation de ce terme reste une affaire de marketing, expose Marc Nidercorn. D’où l’idée de rester sur une définition des minimums à respecter. » Les producteurs engagés perçoivent un complément de prix de 5 €/1 000 kg, et cela sur l’ensemble du volume annuel produit. À quand un "lait de pâturage" made in France ?