Agir tôt contre les cellules
Problème de bâtiment, de machine à traire, de pratiques de traite… les causes des flambées de cellules étant multifactorielles, la prévention doit s’appuyer sur un diagnostic et une stratégie sans failles.

Après avoir connu une forte dégradation en 2006, 2007 et 2008, la courbe des comptages cellulaires semble aborder une phase de stabilité tout en restant dans la zone rouge. « La situation se stabilise un peu en matière de dynamique d’infections depuis trois à quatre ans », indique Philippe Roussel, de l’Institut de l’élevage. « Le taux de nouvelles infections (mammites subcliniques) se situe autour de 8 % et le taux de guérison au tarissement s’est légèrement amélioré en 2014 (73,5 % contre 72 % en 2011). » Cette tendance est « surtout marquée dans les régions à spécialisation laitière ».
Mais cette évolution positive ne s’est pas répercutée sur les comptages cellulaires des tanks dont le niveau a stagné en 2014. « La fin programmée des quotas a certainement joué un rôle dans ce phénomène en poussant des éleveurs à garder des vaches à cellules. »
Pour faire face à une situation qui se dégradait, la France s’est dotée en 2011 d’un plan national de prévention et de réduction des mammites. Piloté par le Cniel, il intègre depuis 2014 la formation de conseillers spécialisés.
Les comptages cellulaires des tanks ont stagné en 2014
Les causes des infections mammaires étant multifactorielles (modèle environnemental, contagieux ou mixte), les conseils qui doivent être apportés aux éleveurs nécessitent de poser un diagnostic fiable et de proposer des solutions applicables dans les élevages à partir d’une approche commune à tous les intervenants. La hiérarchisation des préconisations est l’un des facteurs clés de réussite d’un plan de lutte.
Flambée de cellules suite à la mise en route d’un robot de traite, conditions de logement et d’hygiène de traite inadaptées, vaches incurables non réformées pour produire plus de lait… les trois reportages en élevages de notre dossier illustrent différentes situations et la manière dont les problèmes ont été abordés et résolus. Ils rappellent aussi que dans ce domaine rien n’est jamais définitivement acquis.
SOMMAIRE du dossier
P32 Des clés pour barrer la route aux germes
P38 Des taux de guérison faibles avec le staphylocoque doré
P40 « La ventilation de notre stabulation est insuffisante » Gaec de la Verne (71)
P42 « Il a fallu modifier le paramétrage du robot de traite » Élevage Jean-Luc Roumaud (22)
P44 « Réformer pour abaisser la pression microbienne » EARL de la forêt (38)
P48 Votre installation est-elle conforme et bien entretenue ?