Aller au contenu principal

Prix du lait bio : pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France ? 

Les transformateurs laitiers payent mieux les éleveurs bio en Allemagne qu'en France. En magasin, le prix d'un litre de lait bio est similaire dans les deux pays. 

<em class="placeholder">courbe de l&#039;évolution du prix 12 mois glissants du lait bio en France, en Allemagne et en Autriche</em>
Le prix du lait bio français se fait distancer par le prix allemand depuis 2021.
© Cniel

Depuis 2021, le prix du lait bio payé aux éleveurs allemands a progressé bien plus vite que celui des producteurs français. « En Allemagne, le prix moyen du lait bio payé aux producteurs est de 580 €/1 000 litres en 2024. Il est de 20 % supérieur au prix du lait conventionnel. En Bretagne, le lait bio est payé 510 €/1 000 litres aux producteurs, supérieur de 9,5 % seulement au prix du lait conventionnel », pointe Olivier Carvin, du service économie de la chambre d'agriculture de Bretagne.

Davantage de MDD en Allemagne

 

<em class="placeholder">rayon de supermarché de lait de consommation bio</em>
En magasin, en France le prix du lait bio est supérieur au prix du lait conventionnel de 11 % en moyenne en avril 2025. Un écart similaire en Allemagne en ce début 2025. © C. Pruilh - Archives

Malgré ce niveau élevé de prix aux producteurs, les prix des produits laitiers bio n'ont pas flambé et l'économiste indique même qu' « en Allemagne, la crise a été de plus courte durée qu'en France, avec une consommation déjà relancée. Ce rebond a été permis notamment par le développement de gammes bio sous marques de distributeurs (MDD). Les MDD bio représentent aujourd’hui 70 % du chiffre d'affaires total de la vente des produits laitiers bio en GMS. » Ainsi, alors qu'en 2021 du lait UHT en France était environ 0,1 €/l moins coûteux que du lait UHT en Allemagne, en 2024 leurs prix étaient très proches autour de 1,2 euro un litre de lait UHT demi-écrémé (source : Cniel). Par aileurs, en magasin, en France le prix du lait bio est supérieur au prix du lait conventionnel de 11 % en moyenne en avril 2025. Un écart similaire en Allemagne en ce début 2025. 

Une question de compétitivité

Comment expliquer que « l'Allemagne parvient à avoir des producteurs mieux payés pour des produits accessibles en GMS ? Cette équation n’est soluble que si les industriels ont des marges plus importantes sur leurs autres productions, en particulier en conventionnel, estime Olivier Carvin. C’est a priori le cas en Allemagne, qui valorise davantage sa production à l’export. Or, les marchés sont particulièrement porteurs actuellement : le cours du beurre atteint des niveaux record depuis plusieurs mois. Une comparaison des outils industriels et des coûts de transformation pourrait aussi nous apporter des réponses. »

Selon l'économiste, « c'est la preuve que la crise du lait bio en France n’est pas une fatalité. Cela montre aussi que, derrière la crise inflationniste, se cache peut-être une crise de compétitivité pour la filière laitière française »

En France, la reprise de la consommation de produits laitiers bio se fait attendre

En France la filière laitière bio peine à sortir de la crise qui a débuté il y a plus de trois ans. « Après un recul de la consommation de produits laitiers bio de 7,2% en 2024, début 2025, les ventes en volumes semblent enfin retrouver une dynamique plus positive. Sur le 1er trimestre 2025, la part de marché du bio alimentaire ne recule plus », constate Olivier Carvin, du service économie de la chambre d'agriculture de Bretagne. 

Les derniers chiffres du Cniel montrent que « si la consommation des produits laitiers bio baisse encore de 3% début 2025 en GMS, elle repart pour les autres débouchés. En mars, la hausse des fabrications de produits laitiers bio (+1% pour le lait, +8% pour la crème, +1% pour les yaourts, +11% pour les fromages et +12% pour le beurre) témoigne d’une meilleure dynamique sur les autres débouchés, en particulier dans les circuits spécialisés bio. »

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveur laitier et conseiller devant le robot de traite</em>
« Je suis passé de 1,9 à 2,5 traites par vache et par jour avec mon robot de traite », dans les Vosges
Chez Stéphane Simonin, dans les Vosges, la traite robotisée a connu un démarrage chaotique en 2023. Il s'est fait accompagner…
« Engraisser nos vaches de réforme devrait générer 4 500 € de produit supplémentaire par an »

Avec l’embellie du prix de la viande, il est plus intéressant de finir les vaches aujourd’hui qu’hier. Certains éleveurs…

<em class="placeholder">« De 2023 à 2025, la notation des vaches a montré 20% d’amélioration en termes de boiteries, ce qui, à l’échelle du troupeau, représente 6 200 € d’économie ...</em>
« Nous avons réduit de 20 % le nombre de boiteries sur notre élevage robotisé », dans les Côtes-d’Armor

Le Gaec Ville Normand dans les Côtes-d’Armor a réalisé un audit boiteries pour identifier les facteurs de risque et des…

<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Le prix du lait monte encore en France en août alors qu’il baisse dans le nord de l’Europe

Dans l’Union européenne, les prix du lait d’août et septembre montraient les premiers signes de baisse en lien avec la…

tank à lait en élevage
Lait : l’obligation de l’apport total aux OP est-elle un frein ou un atout pour les producteurs ?

Les producteurs de lait adhérents d’une organisation de producteurs (OP) doivent lui apporter tout leur volume de lait. Cette…

<em class="placeholder">Romain Humblot avec vaches montbéliardes</em>
« J’élève moins de génisses et j’allonge les lactations », dans les Vosges

Au Gaec de la Perrière, dans les Vosges, Romain Humblot a défini une nouvelle stratégie de reproduction : moins de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière