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Protéines végétales
Roquette ouvre une usine pour valoriser 125 000 t de pois jaune par an au Canada

L’entreprise française renforce ainsi son positionnement sur le secteur des protéines végétales.

La nouvelle usine de production de pois jaunes de Roquette a ouvert le 17 novembre à Portage La Prairie dans la province canadienne du Manitoba.
© Roquette

C’était jour de « grand opening », ou d’inauguration, pour le Français Roquette, acteur de taille mondiale dans les ingrédients végétaux et spécialiste des protéines végétales, ce mercredi 17 novembre 2021 à Portage La Prairie dans la province du Manitoba, à l’ouest de Winnipeg et au centre du Canada. La raison ? L’ouverture officielle de la plus grand usine de production (20 000 m 2) de protéines végétales au monde, avec un investissement de plus de 600 M$ et une capacité de valoriser 125 000 t de pois jaunes par an. Le projet a déjà abouti à la création de plus de 100 emplois à Portage, qui devrait accueillir environ 120 employés au total.

Avec les capacités françaises du site modernisé de Vic-sur-Aisne, dans le département de l’Aisne en France, Roquette possède désormais la capacité de valoriser 250 000 t de pois par an. La nouvelle usine canadienne produira des protéines de pois premium (isolats de très grande pureté), tout comme l’usine française. Roquette dispose d’une troisième usine de production, aux Pays-Bas, travaillant « des protéines texturées pour les alternatives à la viande ». Selon un porte-parole de Roquette, l’usine canadienne « devrait atteindre sa pleine capacité de production début 2022. Les protéines de pois seront disponibles en décembre pour l'échantillonnage et la qualification auprès des clients ». Le volume de protéine produit n’est pas communiqué par l’entreprise « pour des raisons de protection de notre savoir-faire vis-à-vis de la concurrence ».

Stratégie pour une odyssée du futur

Avec ce développement stratégique dénommé « Plant for the future » (ou plant peut se comprendre par usine mais aussi par plante), l’ingrédientiste montre sa volonté de prendre toute sa place sur un marché des protéines végétales où « la demande de protéines de pois est en plein essor ; de nombreuses estimations du secteur prévoient un taux de croissance annuel mondial compris entre 15 et 24 % au cours de la prochaine décennie », selon le communiqué publié par la société. Il s’agit d’une « très grande promesse en matière de gastronomie pour aujourd’hui et pour le futur pour améliorer la vie des gens et pour que la planète se sente mieux » a lancé Edouard Roquette, pendant la présentation.

« Il s'agit d'un événement majeur dans notre histoire et d'un nouvel élan pour le secteur de l'alimentation végétale », a déclaré Pierre Courduroux, directeur général de Roquette, avant de poursuivre en soulignant que « les habitudes alimentaires ont considérablement changé ces dernières années, et le désir pour des protéines alternatives ne cesse de croître ».

Pour sa part, Dominique Baumann, directeur de Roquette Canada, estime que « cette usine est une merveille d'ingénierie. Nous entrons dans une nouvelle ère de qualité, d'efficacité et d'engagement pour ce marché. La conception de l'usine est un facteur de preuve de notre engagement en termes de développement durable, avec une énergie 100 % hydroélectrique et une gestion optimisée de l'eau. Cette usine fait partie de toute une chaîne de valeurs, impliquant les agriculteurs, les fournisseurs et les équipes locales ». Les équipes de Roquette travaillent aussi à la valorisation des coproduits, dont l’amidon, issu des traitements permettant d’obtenir des protéines. Dominique Baumann présente aussi la province du Manitoba comme « la Silicon Valley des protéines végétales ».

Justin Trudeau et Beyond Meat saluent le développement de Roquette

Toujours pendant la conférence d’inauguration tenue en virtuel, Justin Trudeau, Premier ministre canadien, a remercié Roquette pour avoir choisi le Canada, tout comme Ralf Eichler, ministre de l’Agriculture du Manitoba. Kareen Rispal, ambassadrice de France au Canada, a salué l’initiative de l’entreprise française fondée en 1933 et qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 3,5 Md €. De son côté, Ethan Brown, fondateur et PDG de Beyond Meat, spécialiste des alternatives à la viande à base de protéine végétale créée en 2009, a souligné cet esprit curieux et innovant de l’entreprise française puisque certains des représentants de cette dernière sont venus découvrir ce que proposait Beyond Meat dès 2010-2011 alors qu’il ne s’agissait encore que d’un projet développé sur une petite installation. Aujourd’hui, le secteur des protéines végétales constitue « une opportunité énorme de croissance, avec des possibilités d’innovation, de grande efficacité de rendement et de revenus supplémentaires pour les agriculteurs » selon Ethan Brown.

Pendant la présentation d’inauguration, le célèbre chef canadien Michael Smith a multiplié les exemples qui permettent d’utiliser le pois jaune comme ingrédients dans des plats de tous les jours (curry thaï, yaourt, rouleaux de printemps, pop-corn, sauce, pies) soulignant « la facilité à l’incorporer dans de très nombreuses recettes ». On retrouve cette diversité d’utilisation dans la gamme de produits Nutralys de Roquette, permettant de créer « une grande variété de produits alimentaires savoureux et durables, notamment des alternatives végétales à la viande, des barres nutritionnelles, des biscuits et des boissons végétales ».

« Nous avons bien l’intention de devenir un partenaire de choix pour tous ceux qui voudront utiliser le pois. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls acteurs dans cet écosystème mais l’expertise de la société, sa capacité et sa volonté d’investir ainsi que son envie pour l’innovation » vont bien positionner Roquette sur ce segment a conclu Pierre Courduroux lors de la téléconférence. Il a aussi indiqué « que le pois n’est pas le seul objet des recherches du groupe en matière de protéine végétale et qu’il travaille aussi régulièrement sur d’autres types de protéine ». Jeremy Burks, vice-président senior en charge des protéines végétales, a ainsi précisé que Roquette travaillait sur « des protéines issues de la fève et que la société possédait aussi un savoir-faire historique en matière de protéine de blé ».

Si le pois fait l’objet de beaucoup d’intérêt aujourd’hui, c’est parce qu’il coche favorablement plusieurs cases des grandes questions concernant l’agriculture : moins d’eau et d’engrais utilisés lors de sa culture, production naturelle de composés bénéfiques pour la santé du sol, protéine végétale facilement digestibles, sans gluten, sans OGM et peu allergènes...

 

 

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