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COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 1er au 8 octobre 2025 - Volatilité des prix en colza, flou artistique sur le marché du tournesol

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 1er et le 8 octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

© REUSSIR SA

Sur la première semaine d’octobre, les prix du colza sur Euronext et sur le marché physique français ont commencé par reculer avant de se reprendre, pour finalement retrouver leur niveau de la semaine dernière. Les cours du colza hexagonal ont globalement suivi la tendance haussière du soja états-unien, du canola canadien et de l’huile de palme malaisienne avec le soutien d’achats techniques.

Sur le marché physique français, l’activité en colza est toujours aussi calme. Le marché n’est pas vendeur, malgré une demande régulière sur le premier trimestre 2026. Les industriels sont déjà bien couverts sur la fin de l’année. Agriculteurs et collecteurs sont attentistes.

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En tournesol, les prix sur les places hexagonales sont globalement haussiers en qualité standard (+ 10 €/t à + 15 €/t) mais baissiers en oléique (0 €/t à -15 €/t), sur la semaine. 

Il faut dire que le marché se cherche, en cette fin de récolte qui présente des rendements plutôt décevants, avec une grande hétérogénéité selon les territoires. Les opinions des opérateurs sont très divergentes, sur ce marché en manque de liquidité. Entre questionnement sur la compétitivité de l’huile de tournesol tricolore et une moindre production ukrainienne attendue, les acteurs du marché sont dans le flou artistique.

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En soja, les cours du CBOT à Chicago ont enregistré des gains de 13,4 cts$/bu entre le 1er et le 8 octobre sur le contrat de novembre, soutenus par des rendements moins élevés que prévu aux États-Unis. En plein arrêt des services administratifs aux États-Unis ("shutdown"), ce sont des achats techniques et des couvertures de positions courtes qui ont aussi soutenu le marché. 

Cependant, l’absence de ventes états-uniennes à destination de la Chine continue d’alimenter les craintes, même si la prochaine rencontre fin octobre entre Donald Trump et Xi Xinping suscite quelques espoirs.

Karine Floquet et Mikaël Juchet

 

Protéagineux

Marché largement abondé

En départ Marne, le prix du pois fourrager est inchangé entre le 1er et le 8 octobre ; ceux du pois jaune sont restés stables dans un marché qui suit une tendance baissière avec une offre trop abondante.

En rendu Pontivy-Guingamp, le pois fourrager est coté à 240 € en nominal avec un important disponible sur le marché ; le prix de la féverole reste sous pression baissière avec un prix acheteur à 220 €/t.

Tourteaux

Hausse des cours en soja, baisse en colza et tournesol

Les prix des tourteaux de soja sur le marché français ont globalement progressé entre le 1er et le 8 octobre, exception faite du départ Huningue. Et ce, dans le sillage du tourteau de soja états-unien coté sur le CBOT. La prime du tourteau de soja non OGM a suivi une tendance haussière. Elle s’établit à 145 €/t sur octobre-novembre et décembre-janvier, puis à 150 €/t sur les 3 de février. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur l’ensemble des périodes. 

Les prix des tourteaux de colza et de tournesol ont quant à eux reculé cette semaine. 

L’activité se concentre toujours en soja, avec des couvertures sur les premiers mois de l'année prochaine. Quelques compléments sont également réalisés sur le 3 de novembre. L’annonce du nouveau report d’une année du RDUE a permis aux opérateurs de se projeter sur l'année 2026 en termes d'approvisionnement. Les couvertures sur 2026 en colza et tournesol avancent moins rapidement qu'en soja.

Huiles

Marché calme

Le marché français des huiles de colza et de tournesol est calme. Les prix sont jugés trop chers par les potentiels utilisateurs. De fait, l'huile de colza et l'huile de tournesol métropolitaines ont en effet renchéri entre le 1er et le 8 octobre, dans le sillage des huile de soja. Les besoins sont déjà bien couverts sur les 3 de novembre. Cependant, il reste quelques contrats à boucler d'ici la fin de l'année. 

Issues de meunerie

Reformulation en nutrition animale

Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont évolué irrégulièrement entre le 30 septembre et le 7 octobre 2025. Ils sont stables en gruau, mais baissiers en son fin farine (-3 €/t), en son fin pellet (-5 €/t), en remoulage demi-blanc (-5 €/t) et en farine basse (-5 €/t). Le marché se caractérise par un redémarrage généralisé de l'activité meunière hexagonale face à une reformulation des fabricants d'aliments pour animaux européens, en faveur des céréales mais au détriment de leurs coproduits. A noter de gros problème de logistique, les camions étant accaparés par les récoltes de maïs et de betterave sucrière.

En Bretagne, les cotations des sons ont suivi la tendance baissière du marché francilien, perdant 3 €/t entre le 1er octobre 2025. Quelques affaires se sont traitées à ces niveaux de prix.  En Isère, des affaires se sont traitées au niveau de prix enregistré la semaine dernière.  En départ Marseille, les prix du son fin en blé tendre sont restés stables sur la semaine.

Coproduits de l'amidonnerie

Progression des prix des drêches et corn gluten feed

Les prix de la drêche de blé sur le marché français ont progressé entre le 1er et le 8 octobre, gagnant 2 €/t sur la semaine. Les prix de la drêche de maïs sur le marché physique français ont également suivi une tendance haussière, augmentant jusqu'à 2 €/t toutes places confondues.

Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français ont grimpé entre le 1er et le 8 octobre 2025, grimpant de 2 €/t sur la période.

Le marché est globalement calme, car peu vendeur.

Coproduits laitiers

Reconduction nominale des prix

 Le prix de la poudre de lait et celui de la poudre de lactosérum pour l'alimentation animale sur le disponible en vrac sont nominalement reconduits entre le 2 et le 9 octobre, fautes de nouvelles affaires traitées. 

La tendance pour ces deux coproduits est à la baisse sur le dernier trimestre de l'année.

Produits déshydratés

Statu quo

Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne, sa place de référence, n'a pas évolué entre le 1er et le 8 octobre. La quatrième coupe est meilleure que les précédentes en termes de volume. 

En pulpe de betterave déshydratée, les prix en départ Marne sont nominalement reconduits. 

Le marché est globalement calme.

Pailles et fourrages

Rien à signaler

Les prix de la paille (blé, orge) en départ Nord-Est sont nominalement reconduits entre le 1er et le 8 octobre et demeurent à des niveaux fermes. La marchandise se fait rare cette année alors que la demande est présente. Les cours du foin de Crau (commerciaux et de référence) n'ont pas évolué d'une semaine sur l'autre.

Légumes secs

Qualité remarquable du pois chiche 2025 en France

Terres Inovia a publié le 2 octobre le "Bilan de campagne national pois chiche 2025". Il en ressort que la récolte en production conventionnelle présente « une qualité des graines remarquable sur l’ensemble des secteurs [de production français], des résultats moyens hétérogènes et plus faibles qu’en 2024 [en termes de rendement], autour de 18 q/ha, des chantiers de récolte précoces, du fait des conditions météorologiques sèches depuis juin ». En agriculture biologique, les rendements moyens sont « proches de 2024, autour de 10 q/ha », avec « un écart entre mode de production plus important qu’à l’accoutumée », précise l'institut technique. 

Côté transformation, Limagrain (1 300 agriculteurs adhérents, 2,522 milliards d'euros de chiffre d'affaires), basé dans la plaine de Limagne-Val d'Allier, au cœur de l'Auvergne, investit 15 millions d’euros (dont 1,46 million d'euros financé par France 2030) dans la création, sur son site d'Ennezat – Saint-Ignat, d’une nouvelle ligne de production permettant de transformer des légumineuses (féverole, pois et lentille), voire des céréales (blé, avoine) et des oléagineux (tournesol), en ingrédients à forte teneur en protéines végétales texturées (50 % minimum).  « L’ambition est à terme de commercialiser jusqu’à 4 300 tonnes par an de protéines végétales texturées », en étudiant  « la faisabilité de structurer une filière légumineuse en Auvergne » afin de « maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur », précise le groupe coopératif agricole.
Par ailleurs, la marque d'agriculteurs d’aucy, adossé au groupe agroalimentaire coopératif breton Eureden (16 000 agriculteurs-coopérateurs, 3,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires), « innove et donne des couleurs aux légumineuses avec les Bien Inspirés », avec sa gamme de légumes en conserve "Bien inspirés" et ses quatre recettes : "Pois chiche à l'indienne", "Curry de lentilles", "Lentilles tomate et basilic" et "Haricots rouges à la mexicaine".

A noter que Terres Inovia organise le 4 novembre à Paris un colloque ayant pour thème "Produire des légumineuses à graines pour des filières durables".  « Cultures clés de la souveraineté protéique de la France et de la durabilité des assolements, les légumineuses à graines sont l’objet de nombreux travaux de R&D et d’initiatives dans les territoires pour répondre aux défis de leur production, gagner en compétitivité et créer de la valeur ajoutée », commente l'institut technique.

La rédaction

À surveiller

Soja

  • Correction baissière des rendements attendue aux États-Unis.
  • Rencontre entre Donald Trump et Xi Xinping programmée fin octobre.
  • Recul des exportations étasuniennes avec l’absence des achats chinois.
  • Bonne avancée des semis au Brésil.
  • Report du rapport USDA en raison du "shutdown".

Colza

  • Reprise des exportations ukrainiennes de colza.
  • Récolte chinoise attendue en forte baisse.
  • Bonne avancée de la récolte au Canada.
  • Faiblesse de l’euro avec l’instabilité politique en France.

Tournesol

  • Retard de la récolte en Ukraine.
  • Taille réduite de la récolte en France et en Ukraine.
  • Arrivée des nouvelles disponibilités sur le marché français.

Mikaël Juchet

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