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Les professionnels du fret ferroviaire dénoncent la tarification au poids

Le point chaud des débats, lors du la Journée Fret ferroviaire et OFP 2017, a notamment porté sur la pertinence d’un péage à la tonne plutôt qu’au train.

En France, la part modale du fret ferroviaire est passée de 15 % en 2000 à 10 % en 2016, alors qu’en Allemagne elle a progressé de 15 % à 17 % sur la même période, a indiqué Jacques Chauvineau, président d’Objectif OFP, en introduction de la 7e Journée Fret ferroviaire et OFP, qui s’est déroulée le 15 novembre à Levallois-Perret. Si le trafic hexagonal montre des signes de reprise en 2017, les menaces qui pèsent sur le transport ferré de marchandises s’accumulent. En plus de la progression jugée trop faible de la qualité de service de SNCF Réseau et la problématique de la pérennisation des capillaires et voies de service, s’ajoute la hausse régulière des péages. « Le prix du sillon [coût du droit d’accès au réseau ferré français] va progresser de 4,6 % par an dans les dix prochaines années », a déclaré Gottfried Eymer, président d’Euro Cargo Rail. En cause, la tarification du fret ferroviaire au poids (et non plus au train), qui devrait entrer en vigueur en 2019 et qui va aggraver la hausse des péages déjà entérinée de 3,8 % en 2018 et 5,8 % en 2019 (1).

Une grille de calcul impactante pour les céréaliers

« La nouvelle tarification à la tonne par kilomètre, prévue en 2019 sans concertation préalable, va conduire en moyenne à un surcoût de 15 % pour RégioRail », affirme son président, Éric Debrauwere. Et Christian Rose, délégué général de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), de renchérir : « Sachant que les péages représentent 15 % du coût du transport par voie ferrée, cela conduit à une augmentation de ce poste de 2,25 % », ce qui est loin d’être anodin.

« Très clairement, cette tarification au poids va impacter les acteurs historiques du fret ferroviaire, comme les céréaliers, s’inquiète le représentant de l’AUTF. De même, pour les chargeurs qui ont déjà bien organisé leur flux en limitant les retours à vide, l’addition risque d’être salée car ils écoperont de la tarification la plus élevée à l’aller comme au retour ! » Et d’expliquer : « En moyenne, pour un train traditionnel (chargé à vide au retour), le prix du sillon, selon la grille de calcul de 2018, sera de 1,73 €/train-km. Avec la nouvelle tarification en 2019, il passerait à 2,39 €/train-km pour les trains de plus de 1 550 t (2). »

(1) Au titre de l’inflation ferroviaire et du rattrapage sur dix ans du "coût directement imputable".(2) Le prix du sillon en 2019 devrait dépendre de l’appartenance à une "tranche" de tonnage du train (<350 t, 350-700 t, 700-1 050 t, 1 050-1 550 t, > 1 550 t) et au type de réseau emprunté (réseaux magistral ou capillaire).
Cette nouvelle tarification va clairement impacter le trafic des pondéreux.

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