Aller au contenu principal

Ntrition animale
Jean-François Arnauld, (Duralim) : « Le soja et le palme représentent 3,8 % de l’alimentation de nos animaux d’élevage »

À l’issue de la journée technique « Soja et Déforestation » que Duralim organisait le 9 septembre pour ses membres, Jean-François Arnauld, le président, revient sur trois données majeures.

© Duralim
La Dépêche-Le Petit Meunier : Pourquoi Duralim a-t-elle organisé, le 9 septembre, une journée thématique sur le soja et la déforestation ?

Jean-François Arnauld : Nous avons commandité l’an dernier deux études sur ce thème dont les résultats nous étaient communiqués le 9 septembre. L’une sur les flux de soja pour l’alimentation des animaux d’élevage avec l’ONG Earthworm, l’autre sur le surcoût d’un approvisionnement durable des filières d’élevage avec le Céréopa. Nous conservons l’intégralité de leurs résultats pour les présenter le plus rapidement possible aux pouvoirs publics dans le cadre de la SNDI, la stratégie nationale contre la déforestation importée.

 

LD-LPM : Pourriez-vous nous donner quelques chiffres ?

J.-F. A. : Sur les quelque 3 Mt de soja importés en France, près de 2 Mt proviennent du Brésil sous forme de graines ou de tourteaux. Ajoutons une part des 25 % de l’import qui transite par les Pays-Bas et l’Espagne et dont nous ne connaissons pas forcément la provenance. Au regard des 130 Mt produites au Brésil, nous ne représentons que peu de choses. D’où l’importance de travailler au niveau européen. Par ailleurs, les matières premières comme le soja et le palme représentent 3,8 % du volume total de la consommation des animaux d’élevage en France. Disposer de mesures précises des flux est important pour mettre les choses en perspective.

 

LD-LPM : Peut-on passer à un approvisionnement totalement durable ?

J.-F. A. : Au sein de Duralim, nous voyons que les maillons de la production, que ce soient les éleveurs ou les fabricants d’aliments pour animaux, sont sensibilisés et disposés à agir. D’ailleurs, ce sont bien les fabricants d’aliments pour animaux qui ont été à l’initiative de Duralim. Mais améliorer un plan d’approvisionnement en fonction de cette demande sociétale coûte. C’est le troisième chiffre que je peux vous donner aujourd’hui, le surcoût pour passer totalement au durable s’étage entre 26 M€ et 70 M€ selon les hypothèses retenues, pour les six filières qui ont été étudiées : vaches laitières, bovins viande, porc, poulet de chair, pondeuses et dindes. Il faut donc, d’une part, laisser le temps aux opérateurs pour construire un nouveau modèle de fonctionnement et, d’autre part, que les exigences vis-à-vis de la production française soient bien cohérentes, et cela jusqu’au consommateur. Tous les maillons doivent faire leur part jusqu’à la distribution et la restauration, deux univers également présents dans Duralim.

 

LD-LPM : Y croyez-vous ?

J.-F. A. : Je suis optimiste de nature. Au regard de ces deux études, je pense que c’est possible, à condition de trouver comment répercuter les coûts. La collégialité est l’intérêt de Duralim, car elle construit l’intérêt collectif. Tout le monde doit avancer ensemble malgré nos intérêts parfois contradictoires. J’espère que nous pourrons présenter toutes ces données aux pouvoirs publics avant le premier anniversaire de la SNDI, en novembre prochain.

 

 

 

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

De gauche à droite : Ghislain Caron (Cargill), vice-président de l'Usipa, Carlota Pons (Tereos), vice-présidente, Mariane Flamary, déléguée générale, Sophie Verpoort (ADM), trésorière, Marie-Laure Empinet (Roquette), présidente et Cécile Duputel (Roquette), administratrice à l'AG de l'Usipa le 25 septembre 2025
L’amidonnerie française fait grise mine

Le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française a reculé de 21 % sur l’année 2024, avec pour conséquence le repli des achats…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne