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Journée des droits des femmes : 3 questions à Khadija Lyahmouti, présidente de la coopérative Biobenzaf au Maroc

Lors du Salon international de l’agriculture à Paris, le Maroc était à l’honneur, avec la présence de plusieurs coopératives marocaines produisant des produits à base de grains. Nous avons rencontré Khadija Lyahmouti, présidente de la coopérative agricole féminine Biobenzaf et pionnière du sans gluten au Maroc.

Khadija Lyahmouti en caftan au Salon international de l'agriculture 2025 à Paris.
Khadija Lyahmouti, présidente de la coopérative Biobenzaf, était un des visages du Maroc au Salon international de l'agriculture 2025.
© Adèle d'Humières

La Dépêche Le petit meunier : Quels produits développez-vous dans la coopérative Biobenzaf ?

Khadija Lyahmouti : La coopérative Biobenzaf, dont le siège est situé à Mohammedia, proche de Casablanca, est spécialisée dans les produits sans gluten, pour offrir des alternatives aux malades cœliaques. Notre produit phare est un mix pour la fabrication de pain, à base de riz, maïs, amidon de maïs et guar sans gluten, qui représente 70 % des ventes de nos produits sans gluten. 

Production de mix sans gluten pour le pain, de farines de légumineuses, de semoules et couscous de céréales.

Nous proposons aussi des farines de lentille, de pois chiche, de riz, de maïs, de sarrasin et de caroube (un substitut du chocolat). Nous avons également développé des semoules et couscous de riz et de maïs. Actuellement, le sans gluten représente 40 % de notre production. 

Lire aussi : En Afrique du Nord, le blé tendre reste la clé de voûte de l’alimentation

La Dépêche Le petit meunier : Quels volumes cela représente ? Quelle est l’histoire de la coopérative ?

Khadija Lyahmouti : Nous produisons actuellement une tonne par mois de mix farine sans gluten. La coopérative est relativement jeune, je l’ai fondée en 2018. C’est une coopérative féminine, qui s’intéresse par ailleurs à la caroube, mais aussi au millet, au sarrasin et au quinoa

Importation de semences de sarrasin d'origine bretonne.

Le sarrasin n’étant pas une culture marocaine, nous avons importé des semences de Bretagne pour l’introduire sur notre territoire. 

Lire aussi : Les surfaces de céréales reculent au Maghreb sous l’effet du changement climatique

La Dépêche Le petit meunier : Quels débouchés voyez-vous pour le marché du sans gluten au Maroc ?

Khadija Lyahmouti : Le nombre de malades cœliaques est croissant au Maroc et jusqu’à 17 % de la population présente une intolérance au gluten. L’État marocain s’est saisi de la question en 2024 et travaille sur des certificats. C’est un marché qui se développe au Maroc, y compris en production locale. Les produits étaient auparavant importés depuis l’Allemagne

Objectif : réduire les importations marocaines de produits sans gluten en provenance de l'Union européenne.

Nous travaillons avec plusieurs partenaires en distribution, notamment la chaîne de supermarchés Marjane, qui est bien connue au Maroc. À terme, le développement de cultures locales pourrait permettre au pays de réduire sa dépendance aux importations.

Lire aussi : Commerce français de céréales : quel bilan tirer de la rencontre officielle France-Maroc ?

Le marché du sans gluten, un marché qui reste encore marginal au Maroc

Selon Yann Lebeau, responsable du bureau d’Intercéréales à Rabat, interrogé en marge du Salon international de l’agriculture, « le marché du sans gluten ne représente que des petits volumes au Maroc ». Certaines cultures comme le quinoa manquent également de débouchés, comme le rappelait Ali Hatimy, agro-économiste marocain, dans notre entretien de l’été dernier. Mais les besoins sont effectivement croissants en Afrique du Nord, où la consommation de pain et produits à base de céréales et la recrudescence des maladies cœliaques sont particulièrement importantes. La sécheresse pose problème cette année dans le pays, si bien que le souverain a même recommandé aux Marocains de ne pas sacrifier de mouton pour l'Aïd cette année, alors que les disponibilités en fourrage sont alarmantes.

Lire aussi : Les besoins en céréales pour l’élevage augmentent au Maghreb

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