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Blé biscuitier bio : création d’une filière ultra-courte en Bretagne

Les biscuits bio bretons vont pouvoir afficher, dès l’an prochain, une origine régionale de la semence à la bouche. 

Biscuits bio noix-chocolat, fabriqués avec du blé biscuitier Gwastell.
Le 21 janvier 2022, Initiative Bio Bretagne (IBB) organisait une rencontre des acteurs techniques et financiers du projet de valorisation de la variété de blé tendre bio Gwastell dans la filière biscuitière. L’occasion de visiter l’atelier de production des établissements La Messuzière (Baramel) et de déguster les premiers essais réalisés sur des biscuits noix-chocolat.
© IBB

Une nouvelle filière ultra courte et tracée de blé tendre bio vient d’être lancée cet automne, soutenue par IBB, l’interprofession bio bretonne. « Elle vise à valoriser la première variété biscuitière sélectionnée en bio par l’Inrae, adaptée à ce mode production  », explique Thierry Hache, courtier impliqué dans la construction de la filière. 

Lire aussi : Céréales bio : la moisson 2024 remet en question l'autosuffisance en France

Issue d’un travail de sélection bio mené en Bretagne depuis plus de vingt ans par le chercheur Bernard Rolland, en lien avec la filiale Agri Obtentions, ce blé tendre d’hiver Gwastell est inscrit au catalogue français en 2019, après deux années d’expérimentation spéciale du réseau national CTPS en conditions bio. « Il est important que les acteurs de la bio s’approprient cette variété, dont le nom signifie gâteau en breton, et qui associe bonne productivité et qualités biscuitières », se réjouit Bernard Rolland. 

Construire une filière de blé biscuitier bio tracée et locale

Misant sur l’attractivité de l’identité bretonne et du local, la filière est en construction, mais démarre avec un déficit de semences certifiées en raison d’une année météo catastrophique. « Nous en sommes au stade pilote, et l’objectif est de monter en puissance au fil des ans, en améliorant les itinéraires techniques », explique Olivier Leflaëc, responsable du développement commercial Ouest d’Agri Obtentions. 

Un déficit de semences certifiées en raison d’une année météo catastrophique

Si le pari est osé dans un contexte où le blé biscuitier, même en bio, est moins valorisé que le meunier, soumis notamment à la concurrence de l’importation, il ne manque pas d’atouts* : « Le taux de protéines de Gwastell, entre 9,5 % et 10,5 %, est facilement atteignable en culture, avec un taux optimal de 9,8-10,5 % nécessaire en biscuiterie, pour un P/L – rapport ténacité-extensibilité – faible », complète Thierry Hache.  

Viser une haute valeur ajoutée

Le courtier s’engage à proposer des contrats de cultures, sur la base de normes spécifiques, avec des prix garantis sur trois ans à 480 €/tonnes en départ culture. Les collectes seront agréées dans le cadre de la démarche Grainoble, « pour une qualité constante et homogène, et une traçabilité optimale garantie visant une haute valeur ajoutée »

Des prix garantis sur trois ans à 480 €/tonnes en départ culture

Déjà une centaine d’hectares sont en cours d’implantation en Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor, pour atteindre 300 tonnes contractualisées dès la première année. Trois meuniers sont partie prenante, dont la minoterie Prunault, basée en Ille-et-Vilaine, engagée en bio depuis 1972. Des tests de mouture y sont effectués, sur meules et cylindres.  

Près de 300 tonnes contractualisées dès la première année

« La filière est ouverte à tout partenaire intéressé, qui joue le jeu. Le prix de farine sera plafonné même s’il est déconnecté du prix de marché, précise Thierry Hache. Le but est de proposer un produit final abordable. » Des recettes sont explorées, pour des gâteaux typés et gourmands, « à adapter aux process des transformateurs ».  

Le lancement commercial est prévu à l’automne 2025

Le lancement des premières gammes est prévu à l’automne 2025, en biscuits et sachets de farine d’un kilo dans les magasins spécialisés.  

*Une autre variété de blé tendre dédiée à la bio, Numeric, est également utilisée en biscuiterie en production française.

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