« La litière forestière fermentée est une alternative naturelle aux fertilisants de synthèse »

« Les micro-organismes efficaces suscitent l’enthousiasme du monde agricole. La litière forestière fermentée (LiFoFer) se présente comme une alternative naturelle aux intrants de synthèse. Celle-ci se fabrique à la ferme, à partir d’une fermentation de la litière forestière (terreau) associée à des résidus de céréales et à du sucre. Une belle diversité de micro-organismes endogènes va maturer. On obtient ainsi la phase solide : la première génération. Pour cela, on incorpore dans un bidon de 200 L, avec système de valve et bouteille (évacuation des gaz) : 50 à 75 L de litière forestière, de bordure de forêts, de haies, 30 à 35 kg de son de blé, 15 à 20 kg de remoulage fin, 4 à 5 kg de mélasse (ou 2 à 2,5 kg de sucre ou 12 litres de jus de fruits riche en sucre) et 20 à 40 L d’eau non chlorée dans laquelle sera prédiluée la mélasse. L’ensemble est laissé à macérer un mois.

« La phase liquide est une dilution d’une portion de cette phase solide par trempage dans l’eau sucrée. C’est cette solution qui sera pulvérisée. Le produit obtenu constitue un excellent biofertilisant pour améliorer la vie des sols et la santé des plantes. Le trempage des plants, la pulvérisation au sol (après un semis d’engrais vert) ou au fond de la raie de plantation sont les applications classiques. Par compétition dans le sol et stimulation des défenses des plantes, la LiFoFer exerce un effet protecteur vis-à-vis des pathogènes du sol. Elle complète l’itinéraire classique de protection des cultures. La LiFoFer est aussi un excellent accélérateur de la maturation des composts. Elle dynamise le processus de compostage. Un compost enrichi en LiFoFer apportera une biodiversité et une charge microbienne supérieure à celle d’un compost simple. Avant de l’utiliser, il est possible de l’expérimenter sur une petite surface, en laissant un témoin non traité. Ses usages multiples s’inscrivent dans une transition vers l’agroécologie. Une formation « Fabriquer et utiliser sa LiFoFer et autres biofertilisants » a été proposée en novembre dernier par la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône. »