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La formation ovine au secours du renouvellement des générations

Le point commun à toutes les filières agricoles, végétales ou animales, est malheureusement la baisse des effectifs d’actifs, due entre autres, au vieillissement de la population. Le manque de connaissances et le peu d’attractivité qui en découle font que les jeunes se détournent des activités agricoles. La filière ovine n’a pas baissé les bras et a mis en place un large panel d’actions pour sensibiliser jeunes et moins jeunes à la production ovine. Si la situation n’est pas tout à fait à l’équilibre, aujourd’hui on note un regain d’intérêt pour cette filière qui se professionnalise.

43 % de lycéens agricoles ont un parent agriculteur

Le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Avenir Élevages a pointé les écueils et les atouts auquel le renouvellement générationnel se heurtait dans les productions animales. « Pour être plus attractives, nos filières doivent être à l’écoute des attentes citoyennes de retour vers la nature et d’adéquation entre vie familiale, vie personnelle et vie professionnelle, explique Michèle Boudoin, éleveuse de brebis dans le Puy-de-Dôme et présidente de la commission « Attractivité du métier et renouvellement des générations » de la Confédération nationale de l'élevage (CNE). Cela nous incite à proposer de nouveaux modèles d’élevage, diversifiés, qui prennent en compte les attentes de ceux qui envisagent de s’installer […]. Les parcours de formation doivent s’adapter à ces nouveaux profils et à des apprenants plus expérimentés, ayant déjà vécu une première carrière professionnelle. »

On observe un maintien de la démographie en élevage ovin. Cependant, la production est marquée par un fort turn-over avec 10 % des carrières qui durent moins de cinq ans. Le renouvellement des générations est une problématique liée au nombre d’arrêts d’activité, toutes causes confondues. Dans les faits, le nombre d’installations se maintient d’une année sur l’autre mais pour compenser les départs à la retraite, il devrait augmenter avec le temps. Attention à ne pas confondre renouvellement des actifs et maintien de la production ovine française, car si le renouvellement a bien lieu, il y a quand même moins d’agneaux produits par an, soulevant un problème de structuration de la filière.

Sur la question du travail, la jeune génération montre une appétence de plus en plus forte pour la flexibilité, le télétravail, le lien avec l’environnement et une horizontalité dans la hiérarchie avec un management moderne. Parmi les secteurs les plus nommés dans les volontés de travail des jeunes, la santé arrive en première place et l’agriculture seulement en septième voire neuvième place. Des critères importants pour les jeunes concernant leur travail futur sont la rémunération et l’utilité sociale de leur métier. Les jeunes dont les proches sont dans le monde agricole sont plus aptes à vouloir se diriger vers ce secteur. Un jeune sur 10 se dit informé sur les métiers de l’agriculture et 43 % de lycéens agricoles ont un parent agriculteur. Mais ceux-ci associent volontiers l’élevage aux images positives du terroir, du savoir-faire, du travail manuel et des entreprises à taille humaine. Le frein pour devenir éleveur est principalement la rémunération. Pour eux, le métier d’éleveur est utile, passionnant mais pas attractif. La professionnalisation de la gestion des ressources humaines et l’installation en Gaec sont des enjeux de l’attractivité du métier.

Les interventions dans les écoles, les lycées agricoles se font mais elles sont encore anecdotiques et difficiles à organiser de manière efficace. Les organisations professionnelles agricoles n’ont pas toujours la compétence et la possibilité de répondre au cadre pédagogique qui est demandé par les enseignants. Le point accueil transmission installation permet la formation des jeunes et leur accompagnement dans les projets d’installation. Pour Michèle Boudoin, il serait intéressant d’effectuer un bilan technicoéconomique et de ressources humaines au bout de 10 ans d’installation pour voir ce qu’on a accompli, ce qui peut être fait autour de la transmission, de l’association, et du besoin en formations. Il est nécessaire d’effectuer un bilan de compétences et ce grâce au point accueil formation mis en place qu’il reste à promouvoir. « Il est important d’avoir un conseiller, un coach pour évoluer dans nos projets en agriculture ! »

Le saviez-vous ?

Qu’est-ce que le GIS Avenir Élevages ?

Le GIS Avenir Élevages a pour ambition de produire et de diffuser de nouvelles connaissances et innovations pour un élevage durable et créateur de valeur ajoutée permettant de jeter les bases d’une nouvelle ère de progrès pour les systèmes de productions animales.

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