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Grippe aviaire : vers un candidat vaccin universel pour tous les animaux

L’Inrae pilote en 2025 un programme de recherche sur les élevages durables, avec un volet sur les crises sanitaires et la vaccination. Contre le virus de la grippe aviaire, l’institut a déjà breveté un candidat vaccin universel. Pour la fièvre catarrhale ovine, la technologie de vaccination à ARN doit permettre de fabriquer des vaccins adaptés au fur et à mesure que le virus mute.

le candidat vaccin universel de l'inrae est breveté pour les poulets
L'inrae a breveté un candidat vaccin universel contre les souches de grippe aviaire sur les poulets. Il faudra ensuite le confirmer pour les autres espèces.
© P. Le Douarin

« Nous travaillons sur un vaccin universel qui protègerait tous les animaux contre différentes souches de H5N1, virus responsable de la grippe aviaire. Nous avons un candidat vaccin. Nous l’avons testé sur les poulets et démontré qu’il protège contre toutes les souches de H5N1. Nous l’avons breveté et nous sommes en négociation avec les industriels pour qu’ils le commercialisent », annonce Muriel Vayssier-Taussat, responsable du département santé animale à Inrae, lors d’une conférence de presse au salon de l’agriculture

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A terme, l’objectif est bien de le développer pour qu’il protège tous les animaux. Il faudra donc le confirmer pour les autres espèces.

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Muriel Vayssier Taussat rappelle que le virus H5N1 est « un virus à large spectre d’hôtes » que l’on retrouve chez les oiseaux mais aussi chez d’autres animaux (70 espèces de mammifères sont réceptives au virus), dont l’Homme et des bovins aux USA. « Chez les bovins, les infections à H5N1 ont été une surprise. En effet, Le virus s’est adapté, non pas au système respiratoire comme chez les oiseaux , mais à la glande mammaire. C’est la raison pour laquelle on retrouve le virus dans le lait et qu’il passe facilement à l’Homme. » Aux États-Unis, une soixantaine de cas humains sont recensés, dont près de la moitié sont liés à des interactions avec du bétail contaminé. 

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Un challenge pour la FCO

Alors pourquoi pas imaginer la même chose pour lutter contre la fièvre catarrhale ovine ? Les sérotypes 4 et 8 de la FCO ont leur vaccin. Le vaccin contre le sérotype 3 bénéficie d’une autorisation temporaire d’utilisation. Mais il n’existe pas de vaccin unique protégeant contre les différents sérotypes du virus. « C’est très compliqué pour la FCO car il n’y a pas de réaction immunitaire croisée entre les différents sérotypes. Par exemple, quand on vaccine contre BTV3, on ne protège pas contre BTV8. On ne peut pas dire qu’il est impossible de réaliser un vaccin universel pour la FCO, mais cela reste un gros challenge et pour l’instant nous n’avons pas d’équipes sur ce projet. »

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Cependant, « avec la technologie de vaccination à ARN, nous pouvons, en théorie, fabriquer des vaccins adaptés au fur et à mesure que le virus mute, ce qui est d’un grand intérêt pour les différents variants du virus responsables de FCO », avance Muriel Vayssier-Taussat. Elle précise : « Ce sont les industriels qui travaillent sur ces vaccins. En pratique, cela peut aller très vite, de l’ordre de quelques semaines » entre l’apparition d’un sérotype et la sortie du vaccin, à condition d’avoir une « organisation réactive ».

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En 2025, un programme national de recherche Élevages durables, piloté par Inrae et financé par France 2030 démarrera. La question des crises sanitaires y est centrale. « Nous aurons des projets ciblés sur les vaccins, en lien avec les industriels, dans le cadre d’un partenariat public-privé. L’objectif est de fournir de manière très réactive des données permettant de développer des vaccins qui protègeront les animaux d’élevage contre les épidémies de demain. »

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