Canal de distribution
Un possible développement d'Amazon Fresh ?
Le commerce des f&l en ligne par des opérateurs qui ne sont pas spécialistes de la filière ne semble pas encore d'actualité, même si certains, comme Amazon, en étudient la faisabilité.
Un des thèmes développés dans les conférences dispensées sur Fruit Logistica : le commerce en ligne. Si le digital est désormais incontournable pour le commerce, la notion est encore floue lorsque l'on parle de fruits et légumes. Des rumeurs circulaient ces derniers temps sur l'arrivée en Europe d'Amazon Fresh, le service produits frais développé par Amazon aux Etats-Unis (cf. fld hebdo du 29 juillet 2015).
C'était justement le sujet d'une des conférences. Le modèle Amazon Fresh est-il reproductible dans nos pays ? Daniel Lucht, consultant et directeur de recherches chez ResearchFarm, société d'analyses sur le retail, a tenté de répondre à la question.
S'il confirme que le géant du Net étudie son éventuelle implantation sur le marché européen (il scrute notamment la France depuis Londres), son arrivée n'est pas pour toute suite, particulièrement pour les f&l… si elle arrive un jour. Trop de questions et problèmes demeurent.
Pour exposer son analyse, Daniel Lucht a rappelé les points forts d'Amazon : une clientèle constituée, qui a l'habitude de commander en ligne, qui est récompensée à chaque fois qu'elle le fait, une livraison ultrarapide qui s'appuie sur des magasins locaux partenaires et des prix très bas.
C'est peut-être ce dernier point qui pose le plus de problèmes. « Chez Amazon, les prix bas sont généralement pratiqués pour écouler des stocks, explique Daniel Lucht. Si on a la même pratique sur les produits frais, les prix seront-ils assez rémunérateurs à la fois pour les producteurs mais aussi pour le magasin partenaire ? », sans oublier la marge d'Amazon.
La logistique pose aussi évidemment problème. Mais ce n'est pas le point qui effraie le plus le pure player qui a déjà émis plusieurs solutions : livraisons par un réseau d'automobilistes partenaires de type Uber, voire dans un futur plus lointain par drones. Les livraisons, pour être rapides, s'appuieront a priori sur un réseau local. « Cela sera-t-il suffisant ? », s'interroge Daniel Lucht, qui pense au goulot d'étranglement dans certaines régions et à l'absence de produits dans d'autres.