Transparence des prix : y’a de la marge
Autant l’avouer tout de suite : on ne comprend pas tout dans cette histoire d’observatoire des prix et des marges. Créé en mars 2008 par le gouvernement, cet instrument avait pour objectif d’ « apporter les meilleures réponses à l’augmentation des prix des produits alimentaires ». On le voit, il n’était pas question des relations commerciales. Mais depuis le vote de la LME, les relations entre fournisseurs et distributeurs se sont tendues. La crise du lait a fait remonter le conflit vers l’amont, ce qui nous amène à la crise actuelle. Le gouvernement va donc organiser mercredi une énième table ronde et veut mobiliser ses services pour améliorer la transparence des prix dans l’alimentaire. Si l’on devine à peu près ce que peut être un observatoire des prix, vouloir la transparence sur les marges est illusoire. Comment et au nom de quoi exiger d’une entreprise, quelle qu’elle soit, d’ouvrir ses livres et de communiquer ses marges brutes et surtout nettes ? Le gouvernement en est bien conscient : « Je ne crois pas que la marge garantie soit la réponse à cette crise », a déclaré Luc Chatel. Plus optimiste, Michel Barnier pense que « la transparence sur les prix aboutira à faire cesser les marges abusives ». Que se soit au gouvernement ou chez les agriculteurs, il y aura, dans les jours qui viennent, de la déception dans l’air.