Tomates et principe de réalité
Les producteurs français de tomates voient les nuages s’accumuler au-dessus de leurs serres. La crise de l’énergie les touche de plein fouet et les solutions tardent à être trouvées. Ici ou là, des mouvements d’humeur se manifestent. Ainsi, jeudi dernier, les forces de l’ordre ont délogé les agriculteurs du Modef qui avaient rejoint les pêcheurs pour bloquer l’accès de la raffinerie de Berre (Bouches-du-Rhône). Dans un communiqué, la FNPLégumes demande au gouvernement d’exercer « son devoir d’assistance à entreprises en danger ». Un tiers de la production française de serres serait en sursis. On apprend pourtant que la Commission européenne pourrait annoncer cette semaine (le 28 mai ?) un nouvel élargissement des importations de tomates marocaines (extension du calendrier, augmentation des quotas). Le contexte est pourtant peu propice à une ouverture plus large des frontières. Le marché européen de la tomate est déjà saturé, des pays comme les Pays-Bas et la Pologne augmentent leur production et la consommation en Europe est, au mieux, stagnante. Le principe de réalité ne ferait pas partie du vocabulaire bruxellois ?