Se parler sans s’entendre
“La concurrence est une forme d’organisation sociale des relations économiques où domine un souci d’égalité des positions dans la relation économique.” Cette définition est-elle toujours d’actualité ? On peut en douter à la lecture de la mésaventure que viennent de subir les endiviers du Nord de la France (cf. page 2). Elle rappelle celle qui était arrivée il y a quelques années à filière de la fraise du Lot-et-Garonne. S’il est important de savoir ce qui a poussé les agents de la DGCCRF du Nord de lancer soudainement leurs investigations, il est encore plus urgent de s’interroger sur la finalité de cette action. Vise-t-elle uniquement, et seulement, cette filière de l’endive, ou bien est-ce un avertissement pour les autres filières du secteur des fruits et légumes, voire vers les autres filières de l’alimentaire. Il y a un an environ, le directeur national de la DGCCRF avait annoncé dans une interview à un quotidien économique son intention de lancer ses agents dans une logique de résultats. Il s’agissait de traquer les atteintes au droit de la concurrence dans ses moindres recoins. Et l’on sait bien qu’il est toujours plus facile de prendre en défaut les associations, les syndicats, les organisations de producteurs que les grandes entreprises disposant de services juridiques internes et des meilleurs avocats. Il faudra donner aux producteurs un bréviaire leur expliquant comment ils peuvent se parler sans s’entendre. Sinon, on risque de manquer d’agents à la direction de la concurrence.