PPAM : une culture en plein essor
La production française de plantes à parfum, aromatiques et médicinales est en forte croissance. Mais cette tendance cache des disparités car le secteur regroupe une multitude de cultures et de marchés.
La production française de plantes à parfum, aromatiques et médicinales est en forte croissance. Mais cette tendance cache des disparités car le secteur regroupe une multitude de cultures et de marchés.
Les Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) regroupent une grande diversité de cultures, de débouchés et d’usages. « La filière PPAM englobe la culture et la cueillette régulière de plus de 300 espèces et plus de 1 000 produits commercialisés », souligne le panorama du marché des PPAM publié par FranceAgriMer en novembre 2021. Les PPAM, sous leurs différentes formes (fraîche, sèche, surgelée, huiles essentielles, extraits…), alimentent plusieurs secteurs d’activité après transformations. Les principales destinations de ces plantes sont le secteur médical ou assimilé (phytothérapie, aromathérapie, compléments alimentaires, homéopathie, allopathie…), le secteur agroalimentaire, le secteur de la cosmétique et de la parfumerie. Plus de 67 500 ha de PPAM sont cultivés en France, par 6 500 producteurs. Cette surface est en augmentation constante depuis les années 2000. La croissance des surfaces est de 32 % sur les cinq dernières années et même de 77 % entre 2010 et 2021 !
Les plantes à parfum représentent les premières surfaces du secteur avec près de 38 000 ha, principalement dans le Sud-est de la France. Trois espèces sont prédominantes : le lavandin et la lavande (33 000 ha) ainsi que la sauge sclarée (3 400 ha). Le secteur des plantes à parfum a vu ses surfaces augmenter d’environ un tiers depuis 2017. Depuis 2018, la culture de lavande et lavandin s’étend dans d’autres bassins de production comme le Centre-Val de Loire, particulièrement dans le sud du département d’Eure-et-Loir.
Une trentaine de plantes aromatiques
Les plantes aromatiques occupent en 2021 une surface totale de 9 600 ha, en hausse de 26 % par rapport à 2020. Elles sont principalement destinées à l’industrie alimentaire. On dénombre une trentaine de plantes (coriandre, persil, fenouil, thyms, aneth, menthes douce et poivrée, ciboulette, estragon, basilic, romarin…) avec plusieurs types de transformation (surgelées, fraîches, sèches, sous forme d’extraits dont les huiles essentielles, hydrolats, macérats). La coriandre (4 700 ha), le persil (1 400 ha) et les thyms (950 ha) sont les trois premières plantes cultivées.
Les zones de production des plantes aromatiques sont spécifiques selon les espèces. « La production de basilic est principalement concentrée en Drôme (plus de 60 %) ; les thyms sont cultivés pour plus de 53 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Drôme provençale. Les surfaces en persil dédiées à la consommation restent stables, concentrées en majorité en Bretagne et dans le Bassin parisien », décrit le panorama de FranceAgriMer.
Le secteur des plantes médicinales est très diversifié avec plus de 150 espèces (dont le pavot, la camomille, le chardon marie, la mélisse…). Ses surfaces atteignent environ 20 000 ha. « Traditionnellement située en Champagne-Ardenne et en Aquitaine, la culture de pavot œillette est totalement intégrée au travers de contrats avec l’industrie pharmaceutique », présente FranceAgriMer. Plus de 70 % des 316 ha de camomille recensés sont implantés dans le Maine-et-Loire, tandis que les superficies de chardon marie (300 ha) sont situées essentiellement dans le nord de la France.
La part de bio progresse
La part des surfaces de PPAM bio est d’environ 18 %, avec une forte croissance depuis plusieurs années. En 2020, 3 600 exploitations sont engagées en bio. Les surfaces cultivées en bio s’élèvent à 11 700 ha (dont 9 000 certifiés et 2 700 ha en conversion). En 2007, on recensait à peine 750 exploitations bio pour une superficie de 2 900 ha. « Depuis, la filière PPAM n’a pas cessé de se développer avec une dynamique de conversion importante et les différents secteurs de marché bénéficient d’une conjoncture économique favorable », analyse le panorama de FranceAgriMer. La lavande et le lavandin sont les plantes les plus produites en bio, avec toujours une forte demande du marché pour l’huile essentielle de lavande et lavandin bio.