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Ph. Bauwin : "défendre le rôle des OP"

Fedecom organise ce mardi à Rungis la journée nationale de l’organisation économique. Dans une interview à Fld, son président, Philippe Bauwin, rappelle le rôle des OP dans la filière.

FLD Hebdo : Fedecom organise sa première journée de l’organisation économique. Quel est le sens de cette réunion ?

Philippe Bauwin : Les deux précédentes années, Fedecom avait organisé des séminaires de travail avec les présidents de Comités de Bassin et de Sections Nationales.

Cette fois-ci, notre fédération a considéré indispensable d’élargir le débat et la réflexion en invitant toutes les OP françaises de fruits et légumes.

En effet, notre secteur – et au premier rang les producteurs et leurs OP – a dû faire face ces derniers mois à des évènements et des enjeux de premier ordre : élargissement de l’UE à 25, crise de l’ensemble des marchés en 2004, difficultés des relations production/distribution,…

Par ailleurs, des échéances très importantes pour le devenir de notre filière approchent : révision de l’OCM fruits et légumes, mise en place d’un dispositif de prévention, anticipation et gestion des crises, Loi de Modernisation Agricole,…

Sur l’ensemble de ces sujets, nous avons souhaité que les OP puissent s’exprimer largement, que nous puissions dégager collectivement des positions fortes à défendre devant les Pouvoirs Publics ainsi que devant nos partenaires professionnels et interprofessionnels.

FLD Hebdo : Quel bilan faites-vous de l’OCM Fruits et légumes, 6 ans après son entrée en application et à quelques mois de sa réforme ?

Ph. B. : Cette question sera au centre de nos débats du 1er février 2005. La position assez largement partagée par l’ensemble des responsables professionnels de l’Organisation Economique sur l’OCM est celle d’une forte insatisfaction.

Nous ne remettons pas en cause les fondements de cette OCM qui s’appuie en premier lieu sur l’incitation au regroupement des producteurs au sein d’Organisations de Producteurs, et ensuite sur un appui à leur politique de développement au travers des Fonds Opérationnels.

En revanche, nous en contestons la lourdeur et la complexité d’application, l’insécurité juridique et financière dans laquelle se trouvent les OP et leurs adhérents.

Les réponses qui nous sont pour l’instant données ont tendance à renforcer nos inquiétudes plutôt qu’à les dissiper, par exemple en ce qui concerne la fiscalité des Fonds Opérationnels ou l’existence d’interprétation harmonisée de l’OCM par les différents corps de contrôle intervenants dans les OP.

Nous déplorons également l’abandon de toute volonté de l’Union Européenne de protéger son espace économique européen, par l’application de dispositifs de contrôle et de maîtrise des flux d’échanges avec les pays tiers. Nous nous insurgeons contre la persistance de graves distorsions de concurrence à l’intérieur même de l’UE, qui entravent le bon fonctionnement de l’OCM fruits et légumes.

Enfin, nous constatons et déplorons l’absence totale de tout dispositif communautaire de prévention, d’anticipation et de gestion des crises.

En définitive, les responsables professionnels ne demandent pas un changement total de l’OCM, avec en particulier l’abandon des fondements de celle-ci, mais veulent qu’elle soit très sérieusement toilettée, simplifiée, sécurisée, et complétée par un dispositif approprié de prévention et gestion des crises.

L’un des objectifs de la journée du 1er février 2005 est de savoir si ces analyses, ces ambitions, ces orientations sont pleinement partagées par une large majorité des OP françaises.

FLD Hebdo : Le président de la FNSEA organise ce 3 février une journée sur les Fruits et Légumes avec l’ensemble des organisations du secteur de la production. Vous voyez cela comme un soutien important à votre démarche ? Ou comme l’expression d’une surenchère syndicale dans un dossier déjà compliqué ?

Ph. B. : Déjà comme une reconnaissance de la gravité de la situation dans notre filière, et pour les exploitations fruitières et légumières françaises.

Gouvernement, Parlementaires, beaucoup de monde se penche actuellement au chevet de notre secteur. Les textes législatifs proposés et amendements votés il y a peu, en sont l’illustration la plus forte. Cependant, il est assurément dangereux de décider ou légiférer sans concertation préalable aucune avec toutes les composantes de la filière, avec l’interprofession, car les remèdes proposés pourraient s’avérer in fine les pires poisons.

De ce foisonnement, nous souhaitons qu’il en sorte de nouvelles perspectives pour les producteurs de fruits et de légumes ainsi qu’un dialogue interprofessionnel renouvelé.

J’encourage donc tous les Présidents de Comités de Bassin et de Sections Nationales invités le 3 février 2005 à la FNSEA à y participer activement pour faire valoir les orientations et les pistes de travail que nous aurons dégagées à Rungis.

Il est temps de rappeler à toute la filière que les OP restent seules – trop souvent – au cœur de la filière fruits et légumes française à initier, mettre en œuvre, et surtout financer ou cofinancer, des actions collectives d’intérêt général de recherche, notamment en matière de développement, de publi-promotion, et de gestion des marchés.

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