Livraisons urbaines : une Charte pour Paris
Capitale de plus de deux millions d’habitants, au centre d’une agglomération de plus de 10 millions de personnes, Paris se caractérise par une forte activité économique.
Celle-ci engendre chaque jour 360 000 mouvements de marchandises (enlèvements et livraisons), auxquels il faut ajouter les mouvements liés aux achats et flux annexes (chantiers, déménagements, déchets…). Tout cela, et on le constate chaque jour, entraîne de forts et préjudiciables encombrements.
Lancée en 2002, la réflexion sur une charte de bonnes pratiques des transports et livraisons de marchandises dans Paris devait aboutir le 24 février à un texte définitif dont la signature officielle est prévue pour juin prochain. Cette charte a été élaborée avec les organisations professionnelles du transport et des activités commerciales, dont la CGI (confédération du commerce interentreprise).
Disposition du futur règlement marchandises
Une des orientations principales de cette charte se fonde sur une disposition du futur règlement marchandises, objet d’un arrêté municipal en juin prochain : la limitation à 30 minutes de l’utilisation des aires de livraison. Elle incite d’autre part à l’utilisation de véhicules “propres” (type électrique) qui néanmoins posent problème, technique et financier, aux grossistes. De plus, la longueur préconisée, 12 m, n’est pas adaptée au métier qui a besoin de place pour les manœuvres de déchargement (utilisation de matériel de manutention).
Le sujet des horaires de livraison est au cœur du problème. Pour la CGI, il faut que la pratique de logistique urbaine actuelle soit modifiée : il serait souhaitable que les donneurs d’ordre prennent plus en compte ces problèmes qui permettraient de développer les horaires décalés. Un groupe de travail CGI/donneurs d’ordres (CGAD, fédération de l’hôtellerie, restauration) sera mis en place dans le comité de suivi de la Charte.
Le sujet est moins parisien qu’il n’y paraît au premier abord. La gestion des livraisons en milieu urbain est sensible aussi dans les métropoles régionales qui ont, à l’instar de La Rochelle ou de Grenoble par exemple, développé des moyens alternatifs pour juguler le phénomène des encombrements.