CEHM
L’expérimentation en danger à Marsillargues, et ailleurs...
Les réductions de budget dans les différents centres expérimentaux pourraient, à terme, aboutir à l’abandon de certains programmes. Explications.
« Le CEHM assumera ses créances sur sa trésorerie pour 2008, mais nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer en 2009 », déplore Bernard Copet, directeur du Centre expérimental de Marsillargues qui travaille sur la pomme, le melon et l’asperge. La conjonction de plusieurs éléments a abouti à cette situation financière délicate qui, à terme, pourrait signer l’abandon de certains programmes expérimentaux. « Nous avons un budget de fonctionnement pour le centre de 1 M€ dont 600 000 € destinés à l’expérimentation. La réduction des aides de Viniflhor, la disparition de l’extension de règles liée à la réforme de l’OCM et le refus de la Section régionale pomme de voter la cotisation expérimentation en 2008 nous conduisent à une situation très inquiétante. L’augmentation des subventions de la Région ne suffira pas à équilibrer notre budget. Certains nous conseillent de réduire nos frais. Or, il s’avère que c’est une politique de rationalisation que nous menons depuis déjà dix ans. Nous n’avons plus de boulons à serrer et 20 % de budget en moins nous conduisent à une situation inextricable. »
La volonté de Xavier Perret Du Cray, président du CEHM, est avant tout de conserver la vocation expérimentation de la station. Une des solutions envisagée par le CEHM est de faire appel à une cotisation volontaire auprès des producteurs concernés. « J’ai pris des contacts avec les producteurs de pommes du Languedoc-Roussillon qui semblent prêts à financer le CEHM en direct, sur la base de 30 ct/t, pour compenser la disparition des cotisations apportées par le BRM. Des contacts ont également été pris avec les producteurs de la région Rhône-Alpes, en toute transparence vis-à-vis de la Sefra. En revanche, nous ne sommes pas intervenus en Paca, préférant laisser les producteurs décider d’eux-mêmes. En melon, la situation est toute aussi compliquée. L’appel à cotisation BRM devrait rentrer prochainement, mais, pour l’an prochain, nous sommes dans l’expectative. L’idée d’une cotisation volontaire proposée en 2009 à tous les producteurs de la région Languedoc-Roussillon a été validée. Nous avons véritablement besoin du soutien des professionnels pour aller plaider le dossier auprès des instances territoriales et des Pouvoirs publics qui considèrent ce soutien comme un préalable. Il est urgent qu’ils y réfléchissent. Nous ne sommes pas là pour faire du misérabilisme, mais le problème posé au CEHM, d’autres stations d’expérimentation vont le rencontrer. Et au-delà des questions urgentes, c’est à la mise en place d’un schéma national cohérent de l’expérimentation qu’il faut réfléchir. »