Politique agricole
Les producteurs du Sud restent mobilisés sur le dossier phyto
Une délégation reçue dans les ministères, le soutien de la FNSEA, le dépôt de revendications précises et bientôt (?) un mouvement national : le dossier phyto continue à faire parler de lui.
Une délégation d’agriculteurs gardois a été reçue la semaine dernière par Michel Stoumboff, conseiller du ministre de l’Agriculture, et Sandrine Segovia Kueny, conseillère du ministre de l’Environnement. « C’est la première fois que nous sommes reçus simultanément par deux ministères, constate Jean-Louis Portal, secrétaire général de la FDSEA 30. Nous ignorons si nous serons entendus et compris, mais nous avons été surpris de l’étonnement de nos interlocuteurs, lorsque nous leur avons exposé les conséquences de la réglementation phytosanitaire sur nos activités. »
La délégation a présenté deux revendications qu’elle porte depuis longtemps (application du principe de précaution, engagement des Pouvoirs publics à faire aboutir le projet d’harmonisation lors de la présidence française de l’UE) et une troisième qui devrait faire du bruit. Les agriculteurs gardois ont en effet demandé une dérogation afin de pouvoir s’approvisionner en Espagne en spécialités commerciales dont les matières actives sont autorisées en France en bénéficiant des tarifs ibériques et en étant exonérés de la taxe de 800 E par molécule entrant sur le territoire national. « Ce qui permettra aux agriculteurs de réduire leurs charges phytosanitaires de 30 à 40 % », souligne un communiqué des syndicats. Et si dérogation il y a – la décision doit être prise rapidement – il faut s’attendre à de vives réactions des firmes phytosanitaires, voire des distributeurs.
Par ailleurs, l’application du principe de précaution “agité par les Pouvoirs publics” et les prélèvements d’échantillons de marchandises à des fins d’analyses Lire également les actions du Modef dans Régions ont été validés par Jean-Bernard Bayard, secrétaire général de la FNSEA lors du congrès de la FDSEA 84. « Puisque nous sortons du Grenelle de l’environnement et que la France veut laver plus blanc que blanc, nous allons réagir. Dans un contexte de guerre économique, les règles doivent être identiques pour tous. Il faut continuer à effectuer des prélèvements et des analyses et mettre les Pouvoirs publics, qui laissent entrer des produits sans les contrôles nécessaires, face à leurs responsabilités (.). Le principe de précaution doit être appliqué au nom du consommateur. » Une intervention qui pourrait sous-entendre un mouvement national, piloté par les JA et la FNSEA.