Sud-Est
Les marchés de Provence doivent faire face à une période difficile
Gestion des déchets, augmentation du coût des places... les nuages s’accumulent pour les commerçants non sédentaires.
Le Syndicat des commerçants des marchés de Provence, Vaucluse et limitrophes (SCMPVL) a tenu son Assemblée générale sur fond de temps de crise. « 2008 a été une année difficile,explique Dominique Damiano, président du syndicat. Certains d’entre nous n’y survivront pas. Or, si nous n’avions pas autant d’obstacles à franchir et problèmes à résoudre, nous pourrions encore travailler de manière exponentielle, car les marchés sont une force vive de l’économie. »
Pour protester, les adhérents du Syndicat se sont mobilisés et manifesté à trois reprises à Cavaillon, Carpentras et Avignon. « J’en arrive à penser qu’il y a une volonté de certaines municipalités de déstabiliser les marchés. Nous devons faire face à une explosion des coûts des places depuis le passage à l’euro. Trois à huit centimes d’euros peuvent paraître peu, mais ils nous rendent certains marchés quasiment inaccessibles. Dans bien des cas, ces augmentations de tarifs sont décidées de manière unilatérale. Par ailleurs, nous dénonçons le désengagement des collectivités locales concernant la gestion des déchets. Nous ne pouvons pas repartir avec les déchets qui pourraient contaminer la marchandise. Nous les rangeons pour faciliter la collecte, mais nous ne pouvons faire plus. Nous avons demandé une recommandation préfectorale, mais pour l’heure le Préfet du département ne fait rien. »
Autre pierre d’achoppement, l’aménagement urbain. « Déplacer deux, trois fois un marché n’est pas une solution. Nous ne voulons pas être sacrifiés sur l’autel de l’urbanisme ni plier aux desiderata des commerçants sédentaires. A Cavaillon par exemple, nous n’avons aucune garantie de retour ou de positionnement correct. Qu’on ne nous raconte pas de salades, tout cela n’est qu’un choix politique. » SCMPVL s’est associé au collectif de cette ville qui s’oppose à la création d’une zone commerciale de 30 ha. « Il est important de conserver le maillage du département par les marchés, car c’est une carte pour contrer la distribution moderne. Sur ce point, le soutien des institutions est léger, mais le choix reviendra aux consommateurs. La création de petits marchés, qui fonctionnent très bien, en est un signe encourageant. »