Le prix des fruits et légumes vécu comme un cours de bourse
Cher ou pas cher, le prix des f&l frais était à la une la semaine dernière et faisait l’objet d’un colloque organisé par Interfel, à Paris. Si unanimement les participants à la table ronde ont souligné que la désaffection pour la consommation de f&l frais ne tenait pas uniquement au facteur prix, plusieurs études sont venues éclairer le débat. Catherine Roty, du CTIFL, a souligné que l’effet fluctuant des prix des f&l entraînait un sentiment de confusion chez le consommateur. “Cela leur donne l’impression d’être en face d’un cours de bourse”, s’est-elle amusée à comparer. Aussi, d’emblée, ils sont près de 70 % à indiquer qu’ils regardent systématiquement le prix des f&l qu’ils achètent. Un sentiment d’autant plus fort s’il s’agit de consommateurs occasionnels. A ce phénomène, il n’existe qu’un remède : “L’acquisition du savoir. Ce qui leur permettrait de se dégager du prix comme unique repère”. Quant à “l’innovation, ce n’est pas forcément la solution. Si elle est facile pour les produits transformés, c’est une autre histoire quand il s’agit de trouver de nouvelles variétés de f&l”.
En parallèle, Pascale Hébel directrice du département consommation du Credoc pointe du doigt l’effet générationnel. A titre d’exemple, “la génération “Internet” (née entre 1977 et 1986) consomme quatre fois moins de f&l que la génération “robot électrique” (née entre 1937 et 1946) d’autant plus quand il s’agit d’arbitrer son budget. Le choix se fait souvent en défaveur de l’alimentaire au profit de biens d’équipement, du textile, de l’aménagement du foyer.” On note aussi une baisse liée au mode de vie, “les gens aspirent à plus de temps pour eux et recherchent davantage la praticité”. Il est donc nécessaire de “redonner goût aux nouvelles générations en améliorant l’accès aux points de vente, le côté pratique ou encore le préparé”. Reste un levier de consommation à ne pas sous-estimer : la qualité constante des f&l proposés.