Produits phytos
Le marché phyto se porte bien mais reste tendu du fait de la mondialisation
Produits phytos
Si les ventes sont en progression en particulier en valeur, le marché des phytos est très tendu. La demande mondiale a fortement pesé sur le prix des matières premières.
En 2008, le marché des phytos a progressé de 14 %, avec un chiffre d’affaires de 2,079 M€. Et les substances vendues affichent aussi des volumes en hausse de 2 % à 78 600 t, dont 59 700 t pour les seuls produits de synthèse. La progression, plus forte en valeur qu’en volume, s’explique par la hausse des coûts de fabrication en chimie de synthèse fine. « Nous avons vécu, pour certains produits, des pénuries », explique la semaine dernière Jean-Charles Bocquet, le directeur de l’UIPP (1). Ce que confirme Denis Tardit, son président : « A l’échelle mondiale, les marchés étaient très tendus et nos fournisseurs ont pratiqué des hausses de tarifs sur les intermédiaires de synthèse. » Et Jean-Charles Bocquet prévient : « A l’avenir, la pénurie sera plus fréquente. Avec les variations climatiques ressenties à l’échelle mondiale, il faudra une forte réactivité pour répondre à la pression. Or dans le monde du vivant, c’est difficile de prévoir ces variables. »
Quant aux effets du Grenelle, l’UIPP indique que ce qui change au niveau de la recherche en France, c’est l’échange privé et public. « Il y a une tendance de fond à la signature d’accords entre public et privé dans ce domaine », se réjouit Denis Tardit. Quant à l’image auprès du grand public, l’UIPP tempète : « On parle beaucoup des risques mais peu de l’utilité de nos produits. Or, on reste convaincu qu’il y aura un débat portant sur la technologie, le secteur agroalimentaire et la compétitivité de ce secteur en France, car les rendements commencent à stagner. » « Un jour, par un effet de ciseau entre la France, les Etats-Unis et l’Amérique Latine, clairement, un problème de compétitivité se posera », s’alarme Denis Tardit. A ce jour, la France est le quatrième pays sur le marché mondial des phytos, derrière le Brésil, les Etats-Unis et le Japon. Et la France reste le premier pays en termes de surfaces cultivées. « En ce qui concerne l’utilisation de phytos par hectare, nous sommes le troisième utilisateur derrière les Pays-Bas et l’Espagne », ajoute-t-il. Pour l’année qui vient, l’UIPP table sur une stabilité des emblavements, mais une volatilité du prix des matières premières, le tout couplé à une situation financière difficile pour certaines filières. Il sera nécessaire de tenir compte de la suite du Grenelle de l’environnement et du contexte climatique. Pour l’UIPP, le marché s’annonce plutôt stable.
(1) UIPP : Union des industries de la protection des plantes.