Banane
Le cycle Dean s’achève pour la filière antillaise
Lancement du plan banane durable, rachat des mûrisseries Fruidor…, la prochaine étape de l’UGPBAN passe par la diversification des approvisionnements.
Août 2007 : alors que la filière antillaise de bananes achève sa restructuration entamée cinq années plutôt, le cyclone Dean s’abat sur les Antilles françaises. La totalité de la production martiniquaise et 80 % de la production guadeloupéenne sont perdues. Il faudra plusieurs mois d’effort pour revenir sur le marché européen, et plusieurs années pour retrouver son potentiel de production.
2010 devrait donc permettre aux planteurs de retrouver la quasi-totalité de ce potentiel. La Guadeloupe devrait pouvoir expédier entre 60 000 et 65 000 t (53 000 t en 2009), et la Martinique entre 170 000 et 175 000 t (162 000 t en 2009). Le total de la production antillaise devrait atteindre les 240 000 t : on est donc tout proche du tonnage de référence de 254 000 t.
Mais la période post-Dean a été une période d’intense activité pour la filière antillaise : lancement du plan banane durable, création de liens privilégiés avec les autres pays producteurs des petites Antilles, rachat des mûrisseries Fruidor.
La prochaine étape pour l’UGPBAN passe par la diversification des approvisionnements. Une réflexion engagée avant Dean, et a qui la “disparition” de l’origine antillaise des rayons pendant plusieurs mois a donné toute sa pertinence. Une structure ad hoc Fruits du Monde, chargée de la commercialisation des bananes (et autres fruits) en provenance d’autres pays, sera lancée le 1er janvier.
L’UGPBAN compte atteindre 500 000 t de bananes d’ici peu
En ce qui concerne la banane, plusieurs origines seront commercialisées par Fruits du Monde en 2010 : 30 000 t de République Dominicaine en partenariat avec la coopérative Coopabando qui réunit quarante producteurs, 45 000 t du Cameroun avec la SPM de Jean Simmonet (38 000 t en 2009). L’origine Cameroun est appelée à se développer dans le cadre de Fruits du Monde. La société vient de passer un accord avec la CDC (Cameroon Development Corporation), une société d’Etat qui gère 17 000 ha de terres agricoles autour de trois productions : l’huile de palme, l’hévéa et la banane. Dans le cadre du plan national de lutte contre la pauvreté, la CDC (qui gère déjà 3 000 ha de bananes en partenariat avec Del Monte) souhaite augmenter sa superficie de bananeraies de 1 700 ha sur trois ans. La commercialisation de cette nouvelle production sera confiée à Fruits du Monde. Déjà, 500 ha sont plantés et les premiers volumes devraient être disponibles fin novembre. En 2010, la CDC devrait confier 25 000 t de produits à Fruits du Monde. Le volume total de ces bananes d’ailleurs attendrait 100 000 t l’année prochaine. Ce qui porte le volume total commercialisé par l’UGPBAN à 350 000 t. « Avec un tel volume, on commence à pouvoir compter, explique Philippe Ruelle, directeur général. Nous ne sommes plus marginalisés et cela nous permet de mieux valoriser la banane de Guadeloupe et de Martinique à l’export. » Entre le développement de la production antillaise, et celui de la branche “autres origines”, l’UGPBAN compte atteindre, d’ici peu d’années, un volume annuel de 500 000 t de bananes, des bananes qui répondent à un même cahier des charges, celui de la banane durable. Et qui sont produites par des planteurs qui travaillent dans une « dynamique identique à celle des groupements de producteurs antillais. »