Produits phytosanitaires
L’avenir de la production légumière en question
Le CTIFL a organisé à Carquefou une réunion d’informations sur les réglementations en matière de phytosanitaires ainsi qu’une synthèse sur les méthodes alternatives.
Les producteurs de légumes du Val-de-Loire sont inquiets, voire effrayés, en ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires, tant dans l’immédiat que dans le futur. C’est ce qui ressort de la réunion organisée à Carquefou (Loire-Atlantique) par le CTIFL sur “Quel avenir pour la protection phytosanitaire des légumes ?” le 4 décembre. L’intervention de Gilles Wuster, représentant du ministère de l’Agriculture, ne les a pas rassurés avec le rappel du plan pesticides et des objectifs du Grenelle de l’environnement qui stipulent une réduction (50 %) des produits commerciaux à l’échéance de dix ans et un retrait non plus de 47 substances actives mais 53 à échéance 2008. Les inquiétudes sont déjà pour la prochaine campagne. Que faire pour lutter contre le puceron de la laitue et la mouche du chou et des adventices en général ? Plusieurs producteurs ont interpellé le représentant du ministère à ce sujet craignant jusqu’à une délocalisation des laitues pour la IV e gamme : « Nous recherchons des solutions. Il est possible d’obtenir des dérogations mais elles sont très limitées. Cela a été le cas pour la mouche de la carotte l’an dernier en s’appuyant sur une autorisation de mise sur le marché (AMM) belge. Quant aux nouveaux produits, l’Afssa examine actuellement plusieurs dossiers comme le thiamethoxame. » Malgré ces cas particuliers, le ministère affirme que 81 % des usages ont été couverts pour 2007 dont 54 % le sont correctement. Mais 10 % des usages ne seront plus pourvus en raison des retraits des produits phytosanitaires. Selon les chiffres du ministère, sur les 465 demandes d’homologation pour les différents usages, une sur deux a abouti soit à AMM (33 %) soit à un arrêt de la procédure. Face à cette nouvelle situation et le manque de lisibilité quant aux homologations futures, le CTIFL a fait la synthèse des nombreuses expérimentations relatives aux méthodes alternatives sous serre et en plein champ. Résultat ? Elles coûtent plus cher, doivent être cumulées et adaptées à l’ensemble des cultures voire à la microrégion. Bref, le CTIFL n’a pas apporté de solutions miracles, ce qui laisse les producteurs un peu désemparés.