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Guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine et l’explosion des coûts de production rendent les producteurs de pommes de terre européens incertains

Certains producteurs basculent leurs emblavements vers les céréales et le maïs. Climat et disponibilité des terres s’ajoutent aux incertitudes de la flambée des coûts. Le NEPG appelle à une hausse nécessaire des prix jusqu’aux consommateurs et à répondre au besoin de pommes de terre.

La récolte 2020 des cinq principaux pays producteurs européens serait en hausse de 4,5 % par rapport à 2019. © R. Revel
Le NEPG inquiet des incertitudes qui plannent sur la production 2022.
© R. Revel

Dans un communiqué du 21 mars, le NEPG (producteurs de pommes de terre nord-européen) se veut rassurant quant au contexte mondial. « Suite à l'invasion russe en Ukraine, les marchés de la pomme de terre ont été quelque peu hésitants au cours des dernières semaines, mais il n'y a pas de raisons pour que les prix d'achat libre ou les ventes de produits transformés dans l'UE et à l'étranger changent beaucoup. »

Transformation : forte demande de l’industrie mais incertitude en coûts et disponibilité pour l’huile de friture et la logistique

L'activité de transformation dans la zone NEPG fonctionne au maximum de ses possibilités actuelles et les transformateurs ont besoin de pommes de terre. L’incertitude se positionne en revanche sur la disponibilité et les coûts de l'huile de friture (à court et plus long terme), ainsi que les difficultés logistiques (chauffeurs et camions, conteneurs et expédition) et les coûts plus élevés qui en découlent.

Flambée des coûts de production : bascule des emblavements vers les céréales

Alors que les coûts de production pour la saison à venir étaient attendus en forte hausse de 15 à 20 % en début d’année, le gaz, le pétrole et l'électricité ont vu leurs prix exploser depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Idem pour les engrais, (azote et potasse en particulier).

Face aux conséquences sur tous les prix des matières premières et produits entrant dans la chaîne de valeur de la pomme de terre, des surfaces initialement destinées à la pomme de terre seront emblavées avec des céréales de printemps, du maïs grain ou du tournesol. « Certains producteurs de pommes de terre ont contacté les transformateurs avec lesquels ils ont signé (ou prévoyaient de le faire) des contrats, demandant des prix plus élevés ou des conditions plus souples », témoigne le NEPG.

Climat et disponibilité des terres : autres inconnues

L’organisation avertit d’une hausse nécessaire de prix équitables et plus élevés, y compris au stade consommateurs, et prévient de conséquences aggravées si le climat n’est pas au rendez-vous.

Les difficultés à trouver des surfaces dédiées à la culture des pommes de terre (disponibilité des terres, prix de location, conséquences des nouveaux règlements nationaux et/ou de la PAC sur la sous-location) pourraient également avoir une influence sur les plantations de pommes de terre cette saison et en 2023.

Répondre néanmoins au besoin mondial de pommes de terre

« Les producteurs doivent réaliser que, malgré cette crise très importante, nos pays (et d'autres dans le monde) continueront à avoir besoin de pommes de terre et de produits à base de pommes de terre à l'avenir. Les conditions contractuelles (un contrat signé est un contrat à respecter) et les incertitudes relatives aux coûts de production doivent être soigneusement prises en compte avant toute décision concernant la superficie des plantations individuelles de pommes de terre. »

Les membres du NEPG sont : l’ABS, la section producteurs de la Fiwap, la FWA et PCA pour la Belgique ; Reka pour l’Allemagne ; l’UNPT pour la France ; et VTA pour les Pays-Bas.

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