Normes de commercialisation
Interfel reconduit les accords interprofessionnels melon
Après un moment de flottement quant à la signature d’accords interprofessionnels sur certains fruits et légumes, Interfel a réussi à réunir les huit familles autour du melon.
La semaine dernière, les huit familles d’Interfel ont renouvelé pour trois ans les accords interprofessionnels melon sur proposition de l’association interprofessionnelle melon. En revanche, ces accords portent essentiellement sur le calibre et ne valent que pour le produit français.
« L’accord interprofessionnel est échu en janvier, expliquait Bernard Chiron, le coprésident de l’association. Notre idée était de maintenir la norme précédente, partagée par l’ensemble des enseignes de distribution. En dépit de l’évolution des nouvelles règles de commercialisation, cet été le melon français sera commercialisé selon les normes de calibre traditionnelles. » De son côté, Bernard Bruyère, le représentant de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et président de la cellule économique d’Interfel, va même plus loin : « Toutes les enseignes – y compris les groupements d’indépendants Leclerc et Intermarché – étaient demandeuses d’un accord interprofessionnel. Si le commerce de gros a montré son opposition, nous avons prévu un amendement pour les produits destinés à la restauration hors domicile. Ceci étant, je me propose de demander au service économique d’Interfel d’écrire des accords pour l’ensemble des produits français qui ne sont plus soumis aux normes traditionnelles. Je les soumettrais à toutes les familles d’Interfel et je souhaite élargir ce type d’accord interprofessionnel pour aboutir à une base commerciale avec des normes suffisantes. Car en l’état, tout peut être prétexte à refus ou à rejet de la marchandise. Sans règles commerciales claires, on ne peut plus commercer. »
La base minimale de la nouvelle réglementation européenne sur les normes de commercialisation (CE 1221/2008) prévoit en effet que « les fruits et légumes destinés à être vendus à l’état frais au consommateur, ne peuvent être commercialisés que s’ils sont de qualité saine, loyale et marchande et si le pays d’origine est indiqué. »
Mais les interrogations sont nombreuses sur les conséquences de cette déréglementation normative. « La filière fruits et légumes s’interroge beaucoup,a expliqué Philippe Husson chef du département Formation et animation du CTIFL, qui est intervenu sur le sujet à l’occasion du salon Medfel. On peut y voir certains aspects positifs, mais la question est de savoir si le marché est assez mature pour fonctionner sans normes. Les enjeux sont énormes au niveau global de la filière. »