Paca
Diminution des exploitations agricoles : le Modef tire la sonnette d’alarme
Les surfaces cultivées en Paca subissent une érosion inquiétante et le Modef tient a alerter sur ce phénomène, qui touche plus particulièrement les exploitation fruitières et légumières.
Si jusqu’au début des années 2000, la concentration des exploitations, au détriment des petites exploitations familiales assuraient le maintien des surfaces cultivées, ce n’est désormais plus le cas. Le Modef Paca tire la sonnette d’alarme, sur la base d’une enquête statistique réalisée par Agreste entre 2000 et 2005. Concernant les exploitations fruits légumes et fleurs, Agreste enregistre sur cette période la perte de 3001 structures (- 25 %), soit 6 728 ha (- 13 %). En revanche, la surface moyenne par exploitation n’a que peu augmenté, passant de 4,17 ha à 4,8 ha. Globalement, ce sont les cultures fruitières qui sont les plus affectées (4 496 ha soit - 13 % entre 2000 et 2005) avec deux secteurs particulièrement touchés : la poire (- 1 254 ha et - 28 %) et la pomme (- 3 169 ha et - 23 %). Néanmoins d’autres espèces qui n’ont pas connu de plan d’arrachages massifs sont également concernées : raisin de table - 856 ha soit - 16 %, cerisiers - 516 ha soit - 14 %, pêches/nectarines - 525 ha soit - 12 %. La seule espèce arboricole à tirer son épingle du jeu est l’olivier. Sous l’effet d’un plan volontariste de plantation, les superficies ont progressé de 1 345 ha soit + 13 %. Cependant, les exploitations cultivant l’olivier se maintiennent autour de 2000, ce qui traduit une forte concentration de la production (+ 34 %). Pour leur part, les légumes perdent un total de 1 707 ha (- 14 %). Cette régression est surtout sensible sur les cultures de plein champ destinées autant au marché du frais qu’à la transformation.
Dans ce secteur, les surfaces ont même été divisées par deux. En revanche, le secteur des serres affiche une très forte concentration (+ 25 %) mais au détriment des petites exploitations, ce qui selon le Modef « ne permet plus qu’un simple maintien des surfaces cultivées. » Dans ce contexte poursuit le syndicat « nombreux sont ceux qui fondent des espoirs sur le bio et les ventes de proximité pour enrayer cette évolution. Ces pratiques culturales et commerciales alternatives se développent depuis quelques années et il ne s’agit pas de nier leur intérêt et leur utilité. Il est d’ailleurs indispensable que les pouvoirs publics les soutiennent beaucoup plus et leur donnent les moyens indispensables pour continuer d’exister et de se développer. Mais les statistiques 2000/2005 le montrent clairement, cela ne peut et ne pourra suffire. Pour une région fruitière et légumière majeure comme l’est la région Paca, l’enjeu va bien au delà : il est indispensable de soutenir l’ensemble des petites et moyennes exploitations car en définitive, ces niches et pratiques nouvelles restent - qu’on le veuille ou non – marginales, et ne seront pas en mesure de résoudre les graves problèmes auxquels les filières fruits, légumes et horticoles régionales sont confrontées. »