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Congrès de l'UNFD
Des primeurs formés et prêts à innover

Perspectives de développement et préoccupations actuelles de la profession... Rencontre avec Christel Teyssèdre, présidente de l'UNFD.

Fld hebdo : Le 55e  Congrès de l'UNFD se déroule à Marseille les 13 et 14 octobre. Comment se présente-t-il ?

Christel Teyssèdre : A titre personnel, il s'agit d'un moment important car le congrès de Marseille sera mon premier en tant que présidente de l'UNFD. Plus syndicalement, notre rendez-vous annuel se place dans un contexte économique assez difficile. Certes, l'été a été relativement bénéfique pour les primeurs situés en zone touristique même si eux aussi ont connu une saison tardive comme les producteurs. Malheureusement, septembre est revenu avec toute une série de mauvaises nouvelles pour la profession : augmentation des charges, nouvelles taxes. Même si certaines sont repoussées temporairement comme l'Ecotaxe poids lourds, des menaces sérieuses demeurent. Je pense par exemple à la taxation des sacs, ainsi qu'aux fluides frigorigènes..

Fld hebdo : L'été a été ponctué par la mise en avant, dans les médias et ailleurs, du prix des fruits et légumes. Comment réagissez-vous à cela ?

C. T. : Les primeurs sont solidaires de la position prise par l'interprofession. En substance, il est difficile de faire une comparaison cette année compte tenu des conditions météo que nous avons connues. En tout cas, les primeurs ont réagi en accentuant la pédagogie auprès de leurs clients, en leur expliquant la situation, en étant finalement des passeurs d'informations sur la rareté du produit à cette époque. Mais, reconnaissons qu'au-delà du battage médiatique, les réactions de nos clients ne semblent pas avoir été très fortes sur ce sujet, cette année.

Fld hebdo : Aujourd'hui, le principal concurrent de la profession est-il le magasin de proximité des grandes enseignes de la distribution ou le producteur vendant directement aux consommateurs ?

C. T. : L'appareil commercial en France évolue. Certes, il y a le développement du drive et des magasins de proximité de la grande distribution, qui est un phénomène urbain en premier lieu. Mais leur approvisionnement en fruits et légumes frais est similaire à celui des grands hypers. Cela ne fait pas une différence importante avec ce que nous connaissons déjà. En revanche, notre préoccupation porte sur la vente directe et les magasins de producteurs. L'UNFD se bat pour remettre un peu d'ordre dans ce circuit de commercialisation. Les consommateurs sont en effet très fervents d'aller acheter leurs fruits et légumes directement chez les producteurs installés sur les marchés ou dans des magasins dédiés. Encore faut-il que ces produits émanent réellement des producteurs et ne soient pas des produits achetés sur les marchés de gros ou auprès d'autres confrères. Nous avons attiré l'attention des Pouvoirs publics sur ces situations de plus en plus fréquentes, qui ne font qu'accentuer la confusion chez les consommateurs. Nos commerçants, en effet, doivent pouvoir exercer leur métier en toute sérénité sans avoir à subir différentes formes de comportements illicites.

Fld hebdo : Comment qualifieriez-vous aujourd'hui les relations avec les autres familles de la filière fruits et légumes ?

C. T. : Les grossistes sont nos fournisseurs privilégiés. Pourtant nous devons apprendre à mieux travailler ensemble. Bien sûr, sur le terrain les relations se font naturellement. Mais il me semble important de renforcer nos relations avec l'UNCGFL via les grossistes sur carreau pour construire une offre de produits spécifique, visible et repérable auprès des consommateurs sur nos points de vente. La question de l'approvisionnement sera d'ailleurs un des thèmes traités lors de notre Congrès car il est indéniablement l'un des enjeux fondamentaux pour la pérennité de notre profession.

Fld hebdo : Comment imaginez-vous le primeur de demain ?

C. T. : D'emblée, je dirais que ce sera celui qui suivra la charte que nous venons de diffuser. Celle-ci met en avant des principes clairs et abordables – savoir-faire, choix, conseil à la clientèle, respect de l'environnement, souci de limiter le gaspillage... – et a pour but de fédérer notre profession autour des valeurs du commerce de proximité. Pour les détaillants, cela requiert la capacité à répondre aux demandes d'un consommateur à multiples facettes, du fidèle au zappeur en passant par ceux, de plus en plus nombreux, qui reviennent vers un commerce à taille humaine mais tout en gardant des souhaits forts en matière d'offre. C'est pourquoi les primeurs doivent être prêts à innover. Il suffit d'avoir assisté aux épreuves des Meilleurs Ouvriers de France Primeur pour se rendre compte des savoir-faire de notre profession. C'est aussi pouvoir remonter à l'amont ces demandes et ne pas hésiter à préconiser aux producteurs ce qui est attendu par le consommateur. Mais, pour tout cela, il faut des professionnels formés. C'est pourquoi l'UNFD travaille avec l'ensemble de la filière pour demander la création d'un CAP Primeur. La formation est un sujet primordial et la notion de stage à l'installation un vrai besoin. Ce sera un sujet de fond à aborder à Marseille et certainement plus tard.

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