Chlordécone : l’Etat doit dire la vérité
L’affaire du chlordécone (lire Vie de la filière "Banane : polémique sur le chlordécone") a donc fait oublier les dégâts du cyclone Dean aux Antilles. Et les planteurs de bananes vont avoir fort à faire pour désamorcer la polémique. Tous les ingrédients sont réunis pour enflammer les esprits. Et faire oublier quelques évidences. D’abord le chlordécone est interdit aux Antilles depuis 1993 et les stocks résiduels ont été détruits par la profession en 2002. Ensuite, les autorités sanitaires elles-mêmes reconnaissent que la situation est sous contrôle. Enfin, ces mêmes autorités mènent les études nécessaires pour vérifier le risque d’exposition des populations. Pourtant, gageons que le bruit médiatique va aller en s’amplifiant. Déjà on entend que la banane serait elle-même “contaminée”. Ce qui est faux, même le professeur Belpomme en convient. Il faut donc attendre la présentation ce matin de l’étude de Dominique Belpomme. Ensuite, ce sera aux autorités sanitaires de réagir. Elles en ont les moyens. Le ministre de la Santé dispose sur son bureau de documents nombreux mettant à mal la thèse de Belpomme. Aura-t-il le courage de les publier ? Dans une affaire comme celle-ci, seule la vérité compte. L’Etat la doit aux Antillais, planteurs ou non.