Deux critères à surveiller pour limiter les diarrhées des porcelets en maternité
L’audit développé par le laboratoire Ceva met en évidence les facteurs de risques déclenchant les diarrhées en maternité. Ils concernent notamment le confort des porcelet et la prise colostrale
L’audit développé par le laboratoire Ceva met en évidence les facteurs de risques déclenchant les diarrhées en maternité. Ils concernent notamment le confort des porcelet et la prise colostrale


Le laboratoire Ceva santé animale a mis au point une démarche d’audit en élevage pour évaluer les facteurs de risque d’apparition et de persistance des diarrhées des porcelets en maternité.
L’audit, présenté aux dernières journées de la recherche porcine, s’appuie sur une grille d’évaluation des facteurs de risque répartis en cinq sections : la gestion de l’élevage, l’alimentation et l’abreuvement des animaux, la prophylaxie médicale, le confort et l’environnement en maternité, et la prise colostrale. Au total, 47 critères intégrant les facteurs de risque vis-à-vis des diarrhées sont évalués. Une pondération par critère est appliquée pour générer un score final sur 100 (les notes les plus élevées correspondent aux situations les moins à risque). La prise colostrale étant un point clé de l’évaluation, c’est elle qui conditionne l’organisation pratique de l’audit. C’est pourquoi la visite d’audit est effectuée en amont des signes cliniques, le lendemain du pic supposé des naissances. Cet audit a été conduit dans vingt élevages entre avril 2023 et mars 2024. Le niveau de prévention global moyen était de 62,1 sur 100. Le plus haut score obtenu était de 75, et le plus faible de 34.
Prise colostrale insuffisante
Les critères de confort et d’ambiance sont ceux qui obtiennent la moins bonne note, traduisant ainsi un défaut de confort offert aux porcelets à la mise bas et dans les heures qui suivent. Différents problèmes ont été soulevés : taille insuffisante du nid, apport de chaleur inadapté dans la zone de repos (trop froid ou trop chaud). Six élevages présentaient un problème de prise colostrale, se traduisant par une température rectale des porcelets insuffisante (moins de 38,5 °C). Cette hypothermie provoque une apathie qui réduit la quantité de colostrum ingéré et réduit les défenses immunitaires du porcelet. Par ailleurs, l’enquête a révélé un recours important à l’induction des mises bas dans douze élevages, des adoptions avant douze heures de vie dans neuf élevages, plus de 15 % de porcelets adoptés par bande dans huit élevages et des soins aux porcelets réalisés dans les 24 premières heures de vie dans huit élevages. Tous ces critères représentent des facteurs de risque important vis-à-vis des diarrhées en maternité. Des anomalies ont également été relevées concernant l’abreuvement des truies (accès à une quantité ou une qualité de l’eau insuffisante, débits aux pipettes très variables…). En revanche, la prophylaxie médicale apparaît comme l'élément le plus maîtrisée.
Le saviez-vous ?
L’impact économique des diarrhées en maternité peut atteindre 134 euros par truie et par an, et une augmentation de 10 % de la mortalité des porcelets.