Aller au contenu principal

Cerises : la demande est là… les solutions contre Drosophila suzukii manquent

Alors que la cerise est attendue par les consommateurs, les producteurs sont toujours en attente de solutions et d’aides pour faire face à Drosophila suzukii. Une impasse qui a des conséquences sur le verger français et les volumes disponibles.

Verger de cerisiers des Coteaux du Ventoux.
Le verger de cerises français continue de perdre des surfaces. Les solutions manquent pour lutter contre Drosophila suzukii.
© OP Coteaux du Ventoux - Archives

Pour la filière cerise, l’enjeu majeur est aujourd’hui la lutte contre Drosophila suzukii. Après l’interdiction du phosmet, les producteurs n’ont à l’heure actuelle pas de véritable solution et sont dans l’attente. Ceci explique en partie sans aucun doute la baisse des surfaces de vergers de cerises en France.

Le recul du verger français de cerises atteindrait 7 % en Occitanie, 3 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de 1 % en région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, selon les données Agreste du mois de mai. L’absence de solution fiable pour contrer la drosophile après l’arrêt du diméthoate et du phosmet freine les intentions d’une partie des producteurs. « Un verger non planté signifie pas de production dans cinq ans », rappelle Alexandra Lacoste, directrice de l’AOP cerises de France. Autres nuisibles dont la prolifération s'est accentuée avec le changement climatique : le pince-oreilles ou certains champignons.

Concernant Drosophila suzukii, « nous sommes suspendus à la recherche, explique Alexandra Lacoste. Contrairement à ce qu’avait annoncé le gouvernement qu’il n’y aurait pas de filières sans solution suite à l’interdiction d’un produit phytosanitaire, nous sommes dans une impasse ». Quelques solutions existent comme la couverture du verger par les filets. « Cela se fait petit à petit. Nous avons aujourd’hui environ 5 % du verger français couvert, mais c’est un investissement pour le producteur et tous les vergers ne peuvent pas être couverts. »

Quant à l’expérimentation, même si elle avance, il faut au moins quatre ans pour être sûr de l’efficacité d’une solution. Et puis, comme le rappelle Alexandra Lacoste, « la recherche ne peut se faire que pendant la saison, ce qui est très court et nous avons peu de moyens ».

 

Une demande en cerises supérieure à l’offre

La campagne 2023 a commencé doucement. La saison est cette année plus tardive et très étalée. Les pluies du début de campagne ont en plus entraîné un tri des fruits important, que ce soit au verger ou en station.

Côté consommation, la demande est toujours là. « La distribution française est présente et en attente du produit », confirme la directrice de l’AOP cerises de France. « Comme les autres, nous subissons l’inflation en production, mais comme nous sommes en déficit d’offre, nous ne sommes donc pas dans la même situation que d’autres filières ».

 

Nos voisins européens dans la même situation

Sur le marché français, les principaux concurrents sont l’Espagne et l’Italie. Ces deux pays sont aussi concernés par l’arrêt du phosmet Ils ont en outre également subi de fortes pluies qui ont nui à la production de cerises dès le début de la campagne. En Italie, de longues journées pluvieuses ont alterné avec celles ensoleillées, qui ont à nouveau subi les orages, au point de compromettre la production dans plusieurs régions. Non seulement les volumes italiens ne sont pas au rendez-vous mais la qualité des premières cerises était également altérée. L’Espagne a subi elle aussi de violentes pluies qui ont affecté les récoltes et là aussi les volumes ne sont pas au rendez-vous. La demande étant très forte en Espagne, il devait y avoir moins de cerises espagnoles sur les autres marchés.

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

animations le long du tour de france par la banane de guadeloupe et de martinique. ambiance carnaval
Banane : « Avant le Tour de France, impossible de passer une mise en avant en été »

La Banane de Guadeloupe et de Martinique fête ses 7 ans sur le Tour de France. Un partenariat coûteux mais rentable, si l’on…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept principales mesures
Portail Reussir

Issue des mouvements de contestation agricole, la contestée proposition de loi du sénateur Duplomb a été adoptée cette semaine…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes