Aller au contenu principal

Salon
Natexpo 2020, une édition particulière

C’est dans le contexte très particulier de l’épidémie du Covid-19 que s’est déroulée la dernière édition de Natexpo, les 21 et 22 septembre à Lyon.

Port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique (distribué gratuitement à l’entrée) et distanciation sociale n’ont néanmoins pas empêché le grand rendez-vous de la filière bio de se dérouler et de connaître une très forte affluence. Cela a tenu aussi à une très bonne organisation (encore plus le second jour, après l’abaissement de la jauge de 5 000 à 1 000 personnes annoncé par le préfet du Rhône la veille). 700 exposants ont présenté leur offre avec une forte présence de l'alimentaire. Le premier jour, comme de tradition, le Salon a été très fréquenté, dans le respect des conditions sanitaires. Dans la situation inédite actuelle, Natexpo a observé une fréquentation de 7 965 professionnels les 21 et 22 septembre.

Magasins bio et confinement

Les effets de la crise sanitaire se sont bien entendus invités à la table des conférences. En particulier, celle de François Labbaye du cabinet lillois Bio panel, pour Natexbio : il a présenté l’évolution des attentes des consommateurs vis-à-vis des magasins bio avant, pendant et après le confinement.

L’étude s’est basée sur les réponses de 500 consommateurs. Ceux-ci sont répartis en trois catégories : les « adeptes » de la bio présents depuis fort longtemps dans les magasins (plus de 3 ans), les « en migration » qui découvrent la bio depuis moins de 3 ans, et surtout, serait-on tenté de dire, les « découverte » qui ont commencé à fréquenter un magasin bio à l’occasion du confinement (depuis moins de 3 mois).

François Labbaye a d’abord dressé le portrait de « l’avant » : « En vie normale, les consommateurs faisaient leurs courses alimentaires principales à 69 % en magasins bio et à 39 % en grande distribution. Les artisans et les marchés occupaient eux les 3e et 4esplaces pour les achats alimentaires. Les drive et l’internet arrivaient loin derrière avec 8 % et 3 % des répondants ».

Les fruits et légumes ont fait partie des locomotives du développement. Selon Bio panel, la progression entre la période décembre 2019-février 2020 et celle entre mars et mai 22020 a atteint 108 % !

De nouveaux clients dans les magasins

Le confinement va bouleverser quelque peu la donne. Le confinement a modifié les habitudes (peur de contamination, difficulté de déplacement…). Cependant, « la fermeture de la restauration hors domicile, l’ensemble des convives prenant leurs repas à la maison et la fin des déplacements professionnels se voient nettement avec 37 % de consommateurs achetant plus qu’avant le confinement », note François Labbaye.

C’est la cadence de visite des magasins bio qui a le plus évolué : la fréquence d’achats était principalement de 1 à 2 fois par semaine avant le confinement et elle est passé à une fois par quinzaine en moyenne.

« On a constaté un développement important des courses dans les magasins de proximité (proximité GMS et bio), et aussi du drive et des paniers de producteurs. La sécurisation du « moins de contact » et la volonté de faire tourner une économie locale ont été des moteurs importants », note François Labbaye.

Comme l’indiquent plusieurs études par ailleurs (Spirit Insight pour l’Agence Bio, Ecozept-Natexbio-Synadis Bio-Bio panel), pendant cette période, près de 30 % de la fréquentation des magasins bio ont été de nouveaux clients. Et ces clients « en découverte » auront des attentes particulières, issues de leur fréquentation d’autres circuits de distribution.

De nouveaux services, clés du succès

Selon l’étude de Bio panel, 16,6 % des consommateurs retourneront plus souvent dans les magasins bio contre 8,5 % en GMS conventionnelle. Près de 32 % disent qu’ils fréquenteront moins la grande distribution à l’avenir. Un chiffre en particulier est à souligner : parmi les 30 % de nouveaux clients des magasins bio, la moitié d’entre eux affirment qu’ils y retourneront. 

Mais, ces résultats positifs s’accompagnent aussi d’une mise en garde : « C’est un beau succès qu’il va falloir gérer avec des attentes différentes entre les clients « en découverte » et les adeptes », avertit François Labbaye. Pour pérenniser définitivement ces nouveaux liens des magasins bio, ces derniers vont devoir prendre en compte certaines de leurs attentes bien établies : livraison à domicile, drive piéton et voiture, click & collect… Tout en conservant ce que les clients historiques apprécient : local, circuit court, paniers de producteurs.

Sensibilité au prix

De plus, les nouveaux entrants ont une sensibilité forte sur les prix, plus que les habitués des magasins bio : 60 % d’entre eux ont exprimé leur inquiétude envers la cherté des produits. De même, ils s’interrogent sur la différence de niveau de qualité , similaire ou non, en magasins bio et grande distribution.

« Le savoir-faire en égalité avec le faire savoir va être le challenge des mois qui viennent dans le commerce bio. Car ces nouveaux clients issus du confinement et ceux qui avaient déjà commencé à fréquenter les magasins bio, c’est le chiffre d’affaires de demain », conclut François Labbaye.

A lire aussi :

Stand commun pour Unibio et Kultive

La Révolution Champignon référence ses produits chez Biocoop

Finistère : Poder SARL renforce ses capacités logistiques

Fruits sèches bio : Supersec mets en avant les terroirs du monde

Corse : Agrucorse et Patrick Berghman font station commune

Les plus lus

<em class="placeholder">Verger agrivoltaïque expérimental en pêches et abricots de la Sefra.</em>
Drôme : après la liquidation de la station expérimentale en fruits, la Sefra, quelles suites pour l’expérimentation ?

La station expérimentale fruits Rhône-Alpes (Sefra) a stoppé son activité début juillet. Une nouvelle structure est en…

<em class="placeholder">Des branches d&#039;un noisetier, verger de noisettes. </em>
Noisette et acétamipride : le « choc » de la filière après la censure partielle de la loi Duplomb

Plus que jamais politisé et médiatisé, le débat estival sur l’acétamipride a laissé la filière noisette dans une profonde…

<em class="placeholder">Des kiwis verts dans un verger Zespri en France. </em>
Kiwi vert : une allégation santé autorisée par l’Union européenne

L’UE a solennellement reconnu, fin juillet, que le kiwi vert augmente « la fréquence des selles », grâce à un…

<em class="placeholder">Verger de pommes rouges sur un rang et verte sur l&#039;autre.</em>
Pommes et poires : quelles prévisions de récoltes 2025 en Europe ?

Prognosfruit, qui s’est déroulé début août à Angers, a dévoilé des prévisions 2025 de production de pommes et poires…

Dorothée et Antton DIRATCHETTE, associés du Gaec Lekuberri, dans leurs serres de production de fraises.
« Nous remettons nos comptes courants d’associé à zéro à chaque assemblée générale »

Dorothée et Antton Diratchette, en Gaec, maraîchers à Mendionde (dans les Pyrénées-Atlantiques) sont extrêmement vigilants sur…

<em class="placeholder">Jean-Pierre Besson, président du GIE Ail Drômois, observe la récolte d&#039;ail 2025.</em>
Ail de la Drôme : des rendements pénalisés par les fortes chaleurs

Au GIE L’Ail drômois, on constatait mi-août un manque de calibre sur les bulbes récoltés cette année. Mais pour l’instant la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes