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Consommation
La FNSEA et La Coopération Agricole lance le Collectif pour un Chèque alimentaire pérenne

En parallèle de la mesure d’urgence annoncée par le gouvernement, les syndicats ont exprimé leurs revendications pour une mesure pérenne, sans stigmatisation des ayants-droits, afin d’accompagner les précaires alimentaires et de redonner de la valeur à la chaîne agri-alimentaire.

La FNSEA et La Coopération ont précisé leurs revandications pour un Chèque Alimentaire pérenne, en conférence le 7 juin.
© Capture d'écran FLD/FNSEA

« Pour un Chèque Alimentaire pérenne ! » Tel est l’appel de la FNSEA et de La Coopération Agricole (LCA) qui invitent banques alimentaires, associations locales d’aide, épiceries soliadires, collectivités, monde agricole, distributeurs… -bref, tous les acteurs de la chaîne alimentaire et de la solidarité- à rejoindre le Collectif.

« Dans un contexte d’inflation galopante, jamais les prix alimentaires n’ont été aussi hauts, jamais il n’y a eu autant de précaires alimentaires. C’est bien l’échec du leitmotiv du “pas cher alimentaire” prôné par les distributeurs », constate Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors d’une conférence de presse sur le sujet le 7 juin. 10 millions de personnes en France vivent sous le seuil de pauvreté et 5,5 millions ont recours à l’aide alimentaire. L’alimentation est le 4e poste de dépenses des ménages (après se loger, se déplacer, se connecter/téléphone et est souvent la variable d’ajustement. « La part de l’alimentation dans les budgets est passée de 30 % à moins de 15 % (12 % aujourd’hui) », illustre Dominique Chargé, président de la Coopération Agricole.

 

Une idée vieille comme le monde (ou presque) mais qui bloque en raison de son coût

Le nouveau Collectif (FNSEA, LCA, JA, Solaal, MSA, associations locales de dons…) revendique la fin de la destruction de valeur des filières agri-agro-alimentaires et l’accompagnement des plus précaires avec un chèque (ou une carte) alimentaire, en complémentarité de ce qui est déjà fait par les associations et banques alimentaires. « Nous voulons un chèque dans la durée, prendre part au débat public et être force de propositions en France mais aussi au niveau européen (Feader) », résume Christiane Lambert.

L’idée d’un chèque alimentaire ne date pas d’hier. Interfel réclame depuis de nombreuses années un chèque fruits et légumes.

La loi Climat-Résilience votée en août 2021 avait gravé la mise en place d’un chèque, un rapport avait été demandé, certains opérateurs audités. Mais les résultats de ce rapport sont encore attendus. Si ça bloque au niveau de Bercy, c’est pour une raison de coût, difficile à estimer (3€/jour ?) et qui va forcément être conséquent, ont estimé les syndicats.

En parallèle, face au contexte économique, le nouveau gouvernement a évoqué une mise en œuvre d’un chèque alimentaire en deux temps, avec en premier lieu une mesure d’urgence de type chèque inflation.

 

Chèque inflation : première mesure d’urgence (par Agra presse). La Première ministre Elisabeth Borne a détaillé le 7 juin sur France Bleu la mesure d’urgence prévue dans le futur dispositif de chèque alimentation pour les ménages les plus modestes. « Ce sera une aide versée directement sur le compte en banque, en une fois, tenant compte naturellement du nombre d’enfants dans la famille », a-t-elle déclaré sans préciser le montant de base. « C’est quelque chose qui peut se mettre en place à la rentrée », a-t-elle ajouté.

 

Pérennité, simplicité, accessibilité, sans stigmatisation : des conditions sine qua non pour le Collectif

La FNSEA et LCA militent pour que cette mesure d’urgence s’accompagne réellement d’une deuxième mesure, pérenne : un chèque non conditionné à une durée précise ou une situation économique donnée.

 « Quels bénéficiaires ? Quels montants ? Quels produits ? On n’est pas à ce niveau de détails et ce sont les Pouvoirs publics qui fixeront. Mais nous voulons un accès à une alimentation équilibrée et durable, sans stigmatisation quant aux produits, aux lieux d’achat, à l’utilisation. »

Pour atteindre son objectif, le Chèque Alimentaire doit donc, selon les parties prenantes, répondre à quatre fondamentaux essentiels :

•            il doit être pérenne

•            il doit être simple, afin que les ayants-droit ne rencontrent aucune difficulté à y avoir accès et à l'utiliser ;

•            il doit être accessible, en permettant aux bénéficiaires de l'utiliser dans tous les canaux de distribution sans restriction afin de couvrir toutes les habitudes de consommation et tous les territoires ; 78 % des achats alimentaires se font en effet en GMS, rappellent les syndicats.

•            il doit concerner tous les produits alimentaires, bruts ou transformés, d'origine animale ou végétale (pour conserver la « liberté de consommer »), et inciter à consommer local, avec des garanties solides sur l'origine. « Nous étudions tout ce que nous autorisent la réglementation, PAT, etc. ».

 

Enfin, les acteurs rappellent l’importance d’un accompagnement pédagogique. « Nous [FNSEA] militons aussi pour une éducation à l’alimentation avec 1h de cours sur l’équilibre alimentaire à l’école. Donner accès à des fruits et légumes ne sert à rien si derrière on ne sait pas comment les cuisiner. Savoir cuisiner à partir de produits bruts moins chers permet de se nourrir de manière équilibrée et accessible », rappelle Christiane Lambert.

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