Bien-naître, le nouvel index du comportement des truies Axiom

Dans la continuité du travail mené par Axiom sur les qualités maternelles qui englobent le nombre de porcelets sevrés, le poids au sevrage ou la qualité des porcelets à la naissance et au sevrage, Axiom a mis en place un outil spécifique permettant la sélection des truies sur leur comportement à la mise bas. Ce nouvel index, baptisé « bien-naître », a été déployé depuis le 1^er trimestre 2020 sur l’ensemble des truies Large White et Landrace de la pyramide de sélection Axiom. Il intègre plusieurs critères de comportement des truies tels que leur agressivité ou les risques d’écrasement. Ces critères sont enregistrés autour de la mise bas par les sélectionneurs et les multiplicateurs selon une grille standardisée. « Aujourd’hui, nous avons plus de 33 000 mises bas contrôlées, dans différentes conditions de logement : cases standards, liberté ou ascenseur, ce qui permet au final de caractériser les truies sur une valeur génétique indépendamment du milieu dans lequel elles vivent », indique Loïc Flatres-Grall, ingénieur génétique R & D Axiom. Le responsable génétique du schéma, Guillaume Lenoir, rappelle l’intérêt d’intégrer une telle valeur génétique dans le système de sélection des animaux. « Contrairement à une sélection basée uniquement sur l’observation des animaux, comme c’était le cas jusqu’en 2020, l’indexation permet de sélectionner à la fois sur les mâles et sur les femelles. Grâce à l’évaluation Blup, on peut estimer pour chaque verrat reproducteur leur capacité à transmettre un comportement favorable à leur fille. » Guillaume Lenoir précise que les CIA ne recevront désormais que des verrats Landrace et Large White améliorateurs des truies à la mise bas. « Cette démarche permet d’accélérer le progrès génétique et d’en faire bénéficier plus rapidement aux élevages de production. »

Plus efficace que la sélection phénotypique

La sélection sur le comportement des animaux n’est pas un sujet nouveau. « Aux temps préhistoriques, elle a constitué la base de la domestication des animaux sauvages, en choisissant des individus qui acceptaient mieux que les autres la présence de l’homme », rappelle Loïc Flatres-Grall. Au fil des siècles, cette sélection phénotypique s’est maintenue, jusque dans les élevages de sélection tels qu’on les connaît actuellement. Cependant, le scientifique souligne la difficulté de juger d’un « bon » ou d’un « mauvais » comportement. « À chaque fois, nous devons estimer si c’est le comportement de l’animal qui n’est pas adapté à son environnement, ou si c’est l’environnement qui n’est pas adapté à l’animal. » Sur la base de cette réflexion, un groupe de scientifiques européens auquel participe Axiom s’est constitué pour travailler sur les comportements déviants des porcs. Il a notamment publié une revue méthodologique pour l’enregistrement et la sélection du comportement. À partir de ce travail, le service R & D d’Axiom a déterminé que 98 % des truies de la pyramide de sélection avaient un comportement approprié. « L’objectif de l’index "bien-naître" est d’éliminer de notre schéma de sélection les 2 % d’animaux ayant des comportements inappropriés », conclut Loïc Flatres-Grall.