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Bien-être animal : une grille d’évaluation pour les brebis laitières du rayon de roquefort

Avec vingt-six critères du bien-être animal, une grille d’évaluation a vu le jour dans le rayon de roquefort pour les brebis laitières.

La surface par brebis est bien respectée dans plus de 73 % des élevages laitiers de l'étude.
La surface par brebis est bien respectée dans plus de 73 % des élevages laitiers de l'étude.
© D. Hardy

Publiée en janvier, l’étude a pour objectif de développer un protocole pour l’évaluation du bien-être des brebis en élevage laitier (EBBEL) dans le but de créer une base de données pouvant servir de référence. L’étude a été réalisée en collaboration avec l’école nationale vétérinaire d’Alfort, l’université Paris-Saclay, l’association vétérinaires éleveurs du Millavois et la Fromagerie Papillon (Roquefort-sur-Soulzon).

81 exploitations pour un total de 35 481 brebis ont été suivies dans la région de roquefort pour répondre à ces objectifs. Conçu sur la base de 26 critères de bien-être animal, le protocole doit répondre au concept des cinq libertés repris par l’Organisation mondiale de la santé animale : absence de faim, de soif et de malnutrition, absence de peur, d’inconfort et de douleur, et être libre d’exprimer des modes normaux de comportement.

Les mammites récurrentes chez les brebis laitières

Pour un quart des fermes, au moins 7 % des animaux souffrent d’un abcès de plus de deux centimètres de diamètre sur la glande mammaire, de lésions ou de bosses sur les trayons, ou de mammite clinique. Les mammites sont fréquentes chez les brebis laitières, mais l’étude montre que des normes élevées de santé des mamelles sont atteignables.

Des onglons inconfortables

 

 
Dans une exploitation sur deux, près de 20 % des brebis souffrent d'onglons trop longs.
Dans une exploitation sur deux, près de 20 % des brebis souffrent d'onglons trop longs. © D. Hardy

Pour les systèmes semi-intensifs et intensifs, où les animaux restent majoritairement à l’intérieur, les onglons peuvent devenir trop longs ou se déformer, ce qui constitue un facteur de risque de boiterie. Pour la moitié des exploitations, au moins 18 % des brebis n’ont pas la bonne taille d’onglons.

De l’espace, de l’eau et de l’ombre

Une surface réduite par animal peut impacter négativement le bien-être et la production laitière. Dans cette étude, 73,8 % des fermes respectent les recommandations d’Inn’Ovin, soit 1,2 mètre carré minimum par brebis.

La présence d’arbres et/ou de haies protège du soleil, du vent et de la pluie. 44 % des éleveurs n’ont pas d’eau dans leurs pâturages ; 65 % disposent d’ombre ; 27 % ont les deux et 4 % n’ont ni ombre ni eau. L’accès à l’eau et à l’ombre limite le stress thermique et l’exposition au rayonnement solaire, néfaste pour les brebis en lactation.

Différents niveaux de relation homme-animal

Pour certains élevages, les animaux ne fuient pas l’éleveur, ce qui suggère une absence de peur. Dans la majorité des cas, à hauteur d’environ un mètre, les animaux fuient en marchant suggérant une peur modérée, ils veulent garder une distance.

Le protocole EBBEL a été conçu pour durer moins de deux heures et limiter les manipulations des animaux, souvent restrictives et stressantes. Toutefois, les auteurs soulignent la vigilance nécessaire quant à la subjectivité de l’analyse des comportements. Le groupe de chercheurs vise à élargir le protocole à d’autres régions afin de consolider la base de données.

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