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Fièvre catarrhale : Préparez l’automne

Un conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) relatif à la fièvre catarrhale ovine (FCO) s’est tenu ce lundi 20 juin. Sont présentés ici les principaux points.

Maintenant que le vaccin contre le virus de la fièvre catarrhale sérotype 8 (BTV-8) est disponible en quantité suffisante, que ce soit par rapport à la protection de votre cheptel de souche ou la commercialisation de vos animaux (reproducteurs, broutards, vaches de réforme…), la période automnale est à préparer dès maintenant.

Une diffusion inéluctable du virus
Au cours de ce CNOPSAV, il a été rappelé l’avis du Groupe d’Expertise Collective d’Urgence (Anses - Saisine n°2015-SA-0226) :
- L’actuelle épizootie de FCO est bien une résurgence (même souche qu’en 2008 et aucune notification ailleurs dans le monde). Le virus aura probablement circulé à bas bruit dans les troupeaux de ruminants domestiques.
- Sa diffusion est inéluctable, en l’absence de vaccination massive, du fait de la diffusion en tâche d’huile des culicoïdes.
- Pour éradiquer la maladie, il faudrait 3 campagnes de vaccination avec un taux minimal de couverture de 75 %, suivie d’une surveillance fiable.
Des études sont en cours sur les aspects virologiques, les impacts cliniques et les évolutions épidémiologiques de cette maladie.

Une situation sanitaire stable au 20 juin 2016
282 foyers ont été détectés dont les trois quarts à l’occasion de tests aux mouvements avec une forte localisation sur la zone centrale de la France. Sur 570 suspicions cliniques, seuls 13 foyers ont été confirmés. La séroprévalence bovine globale est de 10 à 20 %, avec un maximum de 30 % dans le cœur de zone. Cela signe une circulation virale encore faible, avec peu de clinique observée. La reprise de la circulation virale devrait intervenir au cours de ce 2e semestre 2016. Le CNOPSAV recommande donc de vacciner les cheptels pour les protéger et précise qu’il est encore temps d’intervenir.

Des vaccins à commander directement auprès de votre vétérinaire sanitaire…
Du fait des livraisons du printemps par CZ Veterinaria (CZV), il n’y a plus de pénurie de vaccins (cf. tableau). Vous pouvez désormais commander directement les doses dont vous avez besoin auprès de votre vétérinaire sanitaire, l’étape de vérification de l’adéquation entre les demandes enregistrées par les GDS et l’état des stocks n’est plus nécessaire. Le droit à tirer en vaccins Merial attribué aux broutards début 2016 reste valable jusqu’à l’automne 2016 pour les cheptels qui n’auraient pas utilisé tout leur quota. Le vaccin Merial sera à terme remplacé par le vaccin CZV pour lequel le délai pour pouvoir commercialiser est plus long.

…en étant attentif aux délais… pour le vaccin CZV, un début de vaccination 2 mois avant le départ !
Les ruminants domestiques peuvent circuler librement au sein de la ZR. Des animaux vaccinés peuvent aller de ZR en ZI s’ils sont valablement vaccinés : vaccination réalisée par le vétérinaire sanitaire et respect d’un délai après la vaccination. Dans le cas général, les animaux vaccinés sont éligibles aux échanges (Union Européenne) à compter d’un délai de 60 jours après la fin de la primovaccination (ex. Espagne). En France et dans le cadre de protocoles bilatéraux (ex. Italie), ce délai post-vaccination est réduit en fonction de la durée nécessaire pour l’acquisition de l’immunité, il est de 10 jours après la deuxième injection pour le vaccin Mérial, 31 jours après la deuxième injection pour le vaccin CZV pour les bovins et 20 jours pour les ovins, 33 jours après l’unique injection pour le vaccin Calier (vaccin ovin)... Ainsi, avec le vaccin CZV, la vaccination devra avoir débuté 2 mois avant le départ ! Le vaccin est actuellement gratuit (financement par l’État). Lors de certification de la vaccination, sa réalisation par votre vétérinaire sanitaire vous est facturée (vacation et acte vaccinal) selon un tarif libéral.

Le protocole espagnol, une attente de décision pour la Turquie
Pour les échanges vers l’Espagne, c’est l’option désinsectisation suivie d’une PCR 14 jours après qui est largement utilisée, cela a concerné 55 000 animaux. La PCR sur les jeunes animaux n’est plus prise en charge par l’État depuis le 30 juin 2016. La clause d’échanges d’animaux issus de cheptel (et de mère) vacciné se développe. Les cheptels entièrement vaccinés sont renseignés dans SIGAL en tant que « cheptel vacciné » par la DDPP sur notification du vétérinaire sanitaire. Une extraction nationale hebdomadaire est réalisée, permettant la certification aux échanges.
Pour la Turquie, les éléments techniques ont été apportés. L’OIE a confirmé par courrier officiel à la Turquie que les animaux vaccinés ne représentent pas de risque. Une nouvelle entrevue doit avoir lieu entres autorités turques et françaises.

Une surveillance de la circulation virale
Une surveillance programmée va se mettre en place dans le triple objectif :
- Garantir l’absence de circulation de BTV-8 en zone indemne (ZI) et dans les zones sans foyer de ZR avec un suivi de la situation dans les zones frontalières pour la bonne information des États Membres voisins.
- Démontrer l’absence d’autres sérotypes.
- Définir des zones saisonnièrement indemnes si nécessaire à l’hiver 2016/2017.
Cette surveillance sera effectuée par des tests sérologiques sur 180 bovins prélevés dans 9 cheptels par département et par mois. Cette surveillance s’appuiera sur des cheptels sentinelles (cheptel ne vaccinant pas dont les bovins ont accès au pâturage, avec des cheptels voisins réceptifs et en deçà de 1 000 m. d’altitude). Ce dispositif sera complété par les résultats des PCR aux mouvements.

Vivre avec la FCO
En matière de stratégies envisageables, la DGAl a présenté 3 scénarios possibles :
- Un statu quo avec une évolution inéluctable de la ZI en ZR et l’arrêt en 2017 de l’achat des vaccins par l’État.
- Une éradication par vaccination obligatoire avec prise en charge du vaccin par l’État et de l’acte vaccinal par les éleveurs.
- Une vaccination défensive en bordure de la ZI et aux frontières pour protéger nos voisins.
Le CNOPSAV était favorable au « statu quo ». La DGAl souhaite privilégier une approche européenne globale avec une lutte collective contre les sérotypes pathogènes de FCO et une approche du « vivre avec » pour les sérotypes peu ou pas pathogènes. Nous continuerons de vous tenir informés des évolutions de ce dossier. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire sanitaire, la DDCSPP ou nos services pour tout renseignement complémentaire.

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