De l'étable à l'assiette
En amont de la seconde édition de l'opération nationale Made in viande, Interbev Languedoc-Roussillon a réuni les professionnels de la filière viande en Lozère pour une journée de visites : l'occasion de faire le point sur la mise en marché, la transformation et la commercialisation.
« Faire la promotion de la viande, des métiers liés à la viande, évoquer d'importantes notions comme la traçabilité et la transparence des acteurs de la filière, etc. sont les principaux objectifs des rencontres Made in viande », explique Jean-Pierre Lasgouzes, directeur d'Interbev Languedoc-Roussillon. La première édition avait remporté un franc succès. Souhaitant pleinement faire la passe de deux, l'interprofession a décidé de décaler la seconde édition. Néanmoins, à destination des acteurs de la filière et des médias, des visites ont été organisées sur l'ensemble du territoire, avec les mêmes objectifs. En Lozère, la visite se déroulait le 29 octobre. Compte tenu de l'actualité un peu lourde du secteur, la FCO, l'abattoir d'Alès fermant pour des pratiques d'abattages en dehors de toutes convenances sanitaires et de bien-être animal, du rapport de l'OMS sur la cancérogénicité de la viande rouge, remettre quelques pendules à l'heure ne fait pas de mal. Pour se faire, nous avons suivi la viande du pâturage à l'assiette : « Les opérateurs nous ouvrent leurs portes, nous allons découvrir le produit viande et ses différents métiers », poursuit Olivier Boulat, président d'Interbev Languedoc-Roussillon. Engraissement, abattage, découpe ou vente, au sein de la filière viande, ce sont des aspects bien différents avec des savoir-faire qui le sont tout autant. Pourtant, en grattant un peu, il est aisé de s'apercevoir que tous sont liés. Premier arrêt au Gaec Laporte (commune du Buisson) sur l'Aubrac. Trois associés : Patrice, son oncle Michel et Maryse, la maman du premier conduisent un cheptel Aubrac. « Nous avons 95 mères, détaille Patrice, en race pure et croisée Charolais. Une partie du cheptel a été vacciné à cause de la FCO, c'était une obligation pour l'export. Les broutards partent en Italie. Nous vendons nos bonnes génisses en boucherie. Nous sommes aussi en filières qualité, BFA et De Lozère. » Gérard Boulet, boucher à Aumont-Aubrac chez qui il est prévu de faire une visite plus tard dans la journée, opine et dit lui acheter une quinzaine de génisses par an. « Les circuits courts et l'étiquetage ont leur importance, ajoute-t-il. Bien avant que ce soit obligatoire, j'indiquais dans mon magasin d'où venait la viande. Les consommateurs sont demandeurs, préférant bien souvent des produits de proximité. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 5 novembre 2015, numéro 1332.