Brexit : la filière milite pour le statu quo
Les professionnels des deux côtés de la Manche ont fait un point sur la situation du commerce des vins entre le Royaume-Uni et la France à l’occasion de Vinexpo. Ils plaident pour une absence de changements.
Les professionnels des deux côtés de la Manche ont fait un point sur la situation du commerce des vins entre le Royaume-Uni et la France à l’occasion de Vinexpo. Ils plaident pour une absence de changements.
Suite à la dévaluation de la livre qui a suivi l’annonce du Brexit, le prix moyen d’une bouteille au Royaume-Uni est passé de 5 à 5,56 livres en l’espace d’un an. C’est du moins ce qu’a annoncé Miles Beale, directeur de la Wine and Spirit Trade Association (WSTA) lors d’une conférence à Vinexpo.
Voté en juin 2016, le Brexit n’entrera en vigueur que fin 2019. D’ici là, des négociations vont définir le cadre des futures nouvelles relations. Pour les vins français l’enjeu est de taille puisque le chiffre d’affaires export sur le Royaume-Uni, valeur 2016, s’élève à 1,04 milliard d’euros, soit 13 % de la valeur totale des exportations.
Les acteurs du commerce des vins et spiritueux des deux parties s’accordent donc à demander le moins de changement possible et des dispositions très claires pendant la transition, de façon à maintenir le flux d’échange existant. Pour Jean-Marie Barillère, président du Comité européen des entreprises vins (CEEV), "le Royaume-Uni est un superbe marché mature et très ouvert sur tous les pays du monde. C’est la place où il faut être pour observer tout le milieu concurrentiel. Je pense que nous allons continuer les uns et les autres à y investir. Par contre l’incertitude va peut-être nous conduire à adopter une attitude défensive de limitation des investissements".
Cinq ans pour se séparer
Quant à la construction de l’avenir et à la ratification du futur accord, Miles Beale imagine un processus en trois temps sur au moins cinq ans : deux ans pour le « divorce », puis à nouveau deux ans pour la négociation d’un accord "facilitateur des échanges" et, enfin, un an pour s’organiser avant la ratification. Le futur système sera le résultat d’une équation avec des paramètres économiques, monétaires, concurrentiels liés aux pays hors UE, mais aussi politiques. Miles Beale assure avoir "bon espoir que nos politiques entendent notre point de vue, surtout avec les résultats des élections de mai dernier qui ont donné un souffle nouveau à ce grand changement".