Quels leviers pour vivre avec le court-noué de la vigne ?
C’est l’une des conclusions les plus marquantes du projet de recherche JaSympt, la taille tardive des vignes est un levier pour mieux vivre avec le court-noué.
La perte de rendement est un symptôme systématique des vignes contaminées par le court-noué. Pour endiguer ce phénomène, l’IFV vient d’identifier un levier qui n’est autre que la période de taille. Partie d’une simple observation de viticulteur, l’expérimentation menée par l’institut s’est déroulée sur cinq sites pendant deux à cinq ans, sur chardonnay, pinot noir et grenache. « Nos résultats confirment ce qui avait été observé au vignoble, à savoir qu’une taille tardive, c’est-à-dire au moment du débourrement, permet d’améliorer le rendement des vignes atteintes par le court-noué », atteste Marion Claverie, ingénieure IFV en charge du projet JaSympt. Les scientifiques ont constaté un décalage du cycle physiologique grâce à cette pratique, mais aussi un nombre moyen de baies supérieur. Le gain à la récolte peut atteindre 50 %.
Des réactions de la vigne qui sont à confirmer sur les autres cépages
« Nous savons que cette amélioration passe par une moindre coulure et par une augmentation de la taille de la grappe, mais nous n’avons encore aucune idée des mécanismes sous-jacents », poursuit l’ingénieure IFV. Prudente, Marion Claverie recommande aux différents bassins viticoles de réaliser leurs propres tests pluriannuels sur leurs cépages, aussi bien sur l’efficacité que l’épuisement des réserves, avant de fournir une préconisation générale concernant la pratique.
Par ailleurs, les chercheurs ont testé une autre hypothèse, tirée du constat que les vignes puissantes sont moins sujettes aux pertes de rendements. Ils ont donc vérifié l’effet de la fertilisation. « Les résultats ont été beaucoup moins probants », rapporte Marion Claverie. Booster une vigne court-nouée par des engrais n’est donc, a priori, pas une bonne idée.