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Phil Hogan à l’écoute de la viticulture

Pour son premier congrès national commun, la production viticole a reçu le commissaire européen à l’Agriculture. Qui a pris bonne note des revendications des professionnels, mais s’est bien gardé de la moindre promesse, le cadre budgétaire de la future PAC n’étant encore qu’une belle inconnue.

Ce jeudi 6 juillet 2017, à Bordeaux, l’amont de la filière était pour la première fois réuni pour un congrès national de la viticulture, sur la thématique de la place de la filière dans la prochaine réforme de la PAC. Stéphane Héraud, président de l’AGPV (Association générale de la production viticole), s’est fait le porte-parole de la profession en ouverture de l’après-midi ; ses propos étant ensuite étayés par les autres responsables professionnels : Bernard Farges, président de la Cnaoc, Michel Servage, président Vin IGP, Thomas Montagne, président des Vif, Boris Calmette, président de la CCVF, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer et Thierry Coste, président du groupe vin du Copa-Cogeca.

Il a harangué le commissaire européen, Phil Hogan, qui avait fait le déplacement pour l’occasion, à conserver une OCM viti-vinicole ainsi qu’un budget dédié. De même, il a milité en faveur du maintien de la régulation de la production, via les autorisations de plantation au-delà de 2030, ainsi que de la subsidiarité dans leur gestion.

Foin de l’étiquetage nutritionnel

Peu de temps après, Stéphane Héraud a fait part des inquiétudes de la filière concernant l’étiquetage nutritionnel voulu par le Parlement européen. « L’étiquette est un outil marketing, a-t-il rappelé. Nous devons développer une solution ad hoc subsidiarité pour les informations nutritionnelles. » De même, il a incité le commissaire à lever les difficultés réglementaires concernant la possibilité de planter des variétés résistantes.

Créer un observatoire européen du marché du vin

Ses dernières demandes ont porté sur la gestion des aléas. « Nous aimerions la création d’un observatoire européen du marché du vin, pour une connaissance à long terme des marchés, et une alarme précoce en cas de problème », a-t-il ainsi demandé. Une revendication déjà portée par la profession en 2011, a tenu à rappeler Thierry Coste, mais refusée par la commission faute de budget.

De même, la profession souhaite une amélioration du système assurantiel actuel, avec une baisse du seuil de déclenchement et de franchise, ainsi que la prise en compte d’une moyenne de référence autre que l’olympique. Et Boris Calmette a exhorté Phil Hogan à ce que le FMSE (fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental) puisse fonctionner également pour la prospection de la flavescence dorée.

Vers une disparition des droits de douane au Japon

De son côté, le commissaire européen a tenu à rassurer la filière. Il s’est dit en faveur du maintien d’un régime spécifique pour la viticulture : « le secteur viticole sera le mieux servi dans les années à venir », a-t-il annoncé. Néanmoins, il ne s’est pas risqué à faire la moindre promesse budgétaire. Il a notamment abondé sur le fait que les outils de gestion des risques devront être renforcés. « Mais il va falloir se battre, car il y a de fortes contraintes budgétaires », a-t-il prévenu. Il a également fait l’écho du nouvel accord commercial avec le Japon. « Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Shinzo Abe ont réussi à tomber d’accord. Lorsque cela entrera en vigueur, les taxes pesant sur les vins européens disparaîtront, ce qui permettra une économie de 145 millions d’euros de frais de douane pour le vin européen par an. » De même, l’Europe a obtenu le plus haut niveau de protection pour les indications géographiques au Japon. « C’est la première fois que les IG sont acceptées comme partie intégrante de l’accord, s’est réjoui Phil Hogan. Cela crée un précédent très important. »

Un ministre par vidéo interposée

Il était invité mais n’est pas venu. Le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, s’est adressé aux quelque 500 congressistes par le biais d’une vidéo. Il est notamment revenu sur l’organisation des états généraux de l’alimentation et a souligné que la viticulture devrait avoir une place plus centrale dans la chaîne de valeur qu’actuellement, notamment par le regroupement de l’offre. Il s’est également prononcé sur la gestion des risques, « un sujet majeur », et a annoncé que « les dispositifs actuels doivent être complétés par des assurances chiffre d’affaires, des outils de stabilisation des revenus ou encore des outils d’épargne de précaution ». Il devait rencontrer la filière avant la fin de l’été.

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