Aller au contenu principal

[Hygiène de chai] Des techniques novatrices à l’étude

Les chercheurs commencent des travaux sur des techniques novatrices de nettoyage. Voici lesquelles et les intérêts qu’elles recèlent.

Le nettoyage du chai est encore au coeur des problématiques de la filière.
© J.-C GUTNER

" Sur un grand nombre de technologies, aucune étude n’a jamais été réalisée, annonce Jean-Michel Desseigne, de l’IFV. En collaboration avec le CTCPA, nous sommes donc en cours de dépôt de projet RMT Chlean. Le but serait de trouver des méthodes alternatives permettant de limiter l’emploi de produits de nettoyage et de désinfection ". Il s’agit des techniques suivantes.

Vers du plasma dans l’eau pour décaper

Le plasma est « l’état de la matière portée à très haute température, où les atomes sont en majorité ionisés », enseigne Le Petit Robert. La technique du plasma froid consiste donc à générer une pression très forte, à une température pas trop élevée, sur un gaz, que ce soit de l’air, de l’azote, ou autre, afin de le transformer en plasma. Ainsi, il décape et désinfecte les matériels. « Ce procédé fonctionne très bien pour des surfaces ouvertes, indique Christophe Hermon, directeur régional pôle ouest du CTCPA. En revanche, c’est beaucoup plus compliqué sur de grandes surfaces. » Les travaux actuels de recherche portent donc sur le fait de créer du plasma à l’intérieur même de l’eau. « Un peu à l’instar de ce que l’on fait avec l’électrolyse », poursuit le chercheur. Cette déclinaison permettrait aussi de nettoyer de petits matériels de chai. L’inconvénient réside cependant dans le fait de devoir s’équiper d’un générateur de plasma, ainsi que d’un applicateur.

Les flux pulsés pour générer des turbulences

La technique des flux pulsés consisterait quant à elle à nettoyer les surfaces et les contenants non pas avec un flux d’eau et de produit continu, mais avec une alternance de phases à des débits différents. « Cela permettrait de créer des turbulences facilitant le décrochage des particules sur les surfaces », explique Christophe Hermon. Un peu à l’instar de ce qui se pratique actuellement pour nettoyer les drains des pressoirs. Car comme l’a établi Pascal Poupault, de l’IFV, la vitesse de passage de l’eau et des produits est un facteur primordial dans l’efficacité d’un nettoyage. Ce type de technologie permettrait d’optimiser cet aspect.

Les ultrasons déjà employés pour les fûts

Les scientifiques se penchent également sur les ultrasons. Cette technique, déjà employée dans l’industrie mécanique pour le dégraissage des cuves, ou le nettoyage de petits éléments, « n’est pas encore au point », estime Christophe Hermon. Néanmoins, divers essais dans le domaine vinicole montrent l’intérêt de cette technique, notamment sur bois. Tant l’ISVV qu’Inter Rhône ont mené des essais probants sur l’élimination du tartre et des micro-organismes des barriques. " C’est le procédé le plus efficace avec une moyenne de perte sur la surface de 4 log ", se félicitaient ainsi l’IFV et Inter Rhône dans leur compte rendu d’essai.

La technique est assez simple. Il s’agit d’appliquer des ultrasons haute puissance d’une fréquence d’environ 20 kHz sur des barriques contenant de l’eau. Et ce, durant cinq à quinze minutes. Un sonotrode génère un champ de cavitation (c’est-à-dire des bulles) dans l’eau, qui extrait le tartre, « même dans les microporosités du bois », pointe Rémy Ghidossi, de l’ISVV. De même, le procédé éradique les Brettanomyces viables et cultivables et les bactéries lactiques. En revanche, il ne vient pas à bout des « micro-organismes restés dans le bois sous forme de survie », prévient Nicolas Richard, du service technique d’Inter Rhône. Et ce, comme les autres procédés existants. Autre atout de cette méthode : « elle abîme moins les arômes du bois que d’autres techniques, comme l’eau chaude ou le méchage », poursuit Rémy Ghidossi. Plusieurs prestataires proposent donc déjà de détartrer et désinfecter les fûts par ultrasons, comme Dyogéna et Barsonic. Alors à quand un procédé similaire pour l’inox ?

Les plus lus

Le Biogel d’AquaGreen Protect est pulvérisé sur la vigne sous forme de mousse. En séchant, cette dernière protégerait la vigne du gel.
Lutte contre le gel de la vigne : deux nouveaux produits un peu givrés

Deux firmes viennent de lancer des produits visant à lutter contre le gel de la vigne via la création d’une gangue protectrice…

Le poudrage est souvent réservé à la période sensible.
Soufre poudre ou mouillable : les critères de choix en vigne
Bien que le soufre mouillable ait de nombreux avantages en termes d’emploi, la forme en poudre n’est pas à négliger. Elle permet…
Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Fabien Marie, viticulteur en Charente-Maritime : « La rogneuse traînée est incomparable en termes de maniabilité dans les tournières. »
« Je gagne en débit de chantier avec ma rogneuse traînée »

Viticulteurs et entrepreneurs en Charente-Maritime, Laurent et Fabien Marie sont équipés de deux rogneuses traînées. Un…

René Becker, consultant et formateur indépendant, spécialiste de la biodynamie.
« En 100 ans, la viticulture en biodynamie n’a jamais été aussi actuelle »

René Becker, consultant et formateur en biodynamie, dresse un bilan et des perspectives pour la biodynamie à l’occasion du…

Certains constructeurs combinent une tondeuse à une rogneuse.
Les rogneuses traînées, synonymes de productivité

Les rogneuses traînées sont des machines offrant de bons débits de chantier, adaptées à des surfaces minimales de 30 à 40…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole