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Traitement sélectif au tarissement : bien identifier les vaches à traiter

Différentes méthodes sont appliquées dans les pays où le traitement sélectif au tarissement est mis en place.

© D.R.

Le traitement antibiotique systématique au tarissement a été un des piliers de la lutte contre les infections mammaires. « Mais ces dernières décennies, le profil des infections s’est modifié, avec une place croissante des mammites d’environnement, constate Olivier Salat, vétérinaire dans le Cantal (1). Alors que le tarissement est l’une des principales causes d’emploi des antibiotiques en élevage laitier, l’importance croissante de l’antibiorésistance amène à rationaliser leur usage. Le traitement sélectif, où l’antibiotique est utilisé uniquement en curatif, devrait donc s’imposer. Le développement des obturateurs constitue une réelle solution préventive et alternative » Le risque d’infection pendant le tarissement étant élevé, avec un impact économique important d’une infection non traitée, la détection des vaches à traiter est un point clé du traitement sélectif. Différentes méthodes sont appliquées dans les pays où le traitement sélectif au tarissement est mis en place.

Quatre éleveurs sur cinq dans les pays nordiques

Dans les pays nordiques, où il est proposé depuis la fin des années 90 et où 78 % des éleveurs l’utilisent, plus de 80 % réalisent des examens bactériologiques sur une partie des vaches, un tiers analysant chaque vache à tarir. Le choix du recours à l’antibiotique dépend uniquement des résultats de l’analyse bactériologique qui inclut des germes au pouvoir pathogène limité. 35 % seulement utilisent les obturateurs, dont un tiers systématiquement. Aux Pays-Bas, où le traitement sélectif est fortement encouragé depuis 2013, les recommandations sont de traiter avec un antibiotique les primipares ayant plus de 150 000 cellules/ml et les multipares ayant plus de 50 000 cellules/ml et d’utiliser un obturateur pour les autres vaches. « Le pourcentage de vaches recevant un antibiotique est passé de 80 % en 2013 à 40 % en 2017, sans détérioration de la santé mammaire, indique Olivier Salat. Toutefois, avec un seuil critique de 50 000 cellules/ml pour les multipares, une part considérable de vaches saines reçoit encore un antibiotique ».

Au début des années 90 en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, le traitement sélectif est préconisé depuis le début des années 90. Les vêlages étant saisonniers, un grand nombre d’animaux sont à tarir en même temps, et le recours à la culture bactérienne n’est guère envisageable. Le choix des vaches à traiter est conditionné uniquement par l’historique des cellules et les antécédents de mammites cliniques sur la lactation en cours. Seules les vaches n’ayant aucun historique de mammite clinique sur la lactation et ayant plus de 120 000 cellules/ml pour les primipares et 150 000 cellules/ml pour les multipares sont traitées.

En France, plusieurs démarches de traitement sélectif ont été testées. Une première méthode est basée sur une analyse quantitative et qualitative des comptages cellulaires. Une autre repose sur un algorithme associant comptages cellulaires (seuil critique de 100 000 cellules/ml pour une primipare et 150 000 cellules/ml pour une multipare). La dernière s’appuie sur une présélection sur les comptages cellulaires et sur une culture bactérienne.

(1) Lors des journées GTV

Les limites des comptages cellulaires seuls

Une enquête a été réalisée auprès d’une vingtaine d’élevages clients de la clinique vétérinaire de Haute-Auvergne. « Elle a montré les limites d’une approche uniquement basée sur les comptages cellulaires, rapporte Olivier Salat. Au moins 10 % des vaches avec moins de 100 000 cellules/ml ont au moins un quartier infecté par un pathogène majeur. En revanche, on peut conclure qu’au-delà de 300 000 cellules/ml, l’infection est quasi-systématique et que cette donnée suffit à justifier une antibiothérapie. » L’enquête a montré aussi qu’associer une présélection sur les cellules et une identification bactérienne sur des prélèvements réalisés par les éleveurs (mélange des quartiers avant et mélange des quartiers arrière) optimise et justifie le recours à l’antibiothérapie.

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