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Olivier Allain, délégué à l’agriculture du programme d’Emmanuel Macron
"Ramener de la valeur ajoutée vers les producteurs"

Le programme agricole d’Emmanuel Macron fait la part belle à la relance des filières en difficulté, grâce notamment à une meilleure répartition des marges et une amplification des aides à la modernisation du parc bâtiment.

Olivier Allain. "La convergence sociale et fiscale au niveau européen doit se faire."
© D. Poilvet
L’objectif numéro un du programme agricole d’Emmanuel Macron est de "garantir des prix justes pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail". Par quels moyens y parvenir ?

Le fait que le prix de vente ne couvre pas le coût de production est un véritable scandale. L’objectif d’Emmanuel Macron est de ramener de la valeur ajoutée des distributeurs vers les producteurs. Pour cela, le gouvernement organisera des états généraux de l’alimentation avec les représentants des agriculteurs, des industries de la transformation, de la distribution et les associations de consommateurs, afin de définir un partage équilibré de la valeur. Le coût de production sera un indicateur essentiel dans ce dispositif, sans qu’il soit coercitif. L’augmentation du prix payé aux producteurs n’a pas d’effet inflationniste sur les produits alimentaires. Depuis un an, le cours au MPB a augmenté de 50 %, mais le consommateur ne s’en est pas rendu compte.

La contractualisation entre les éleveurs, les abatteurs et/ou les distributeurs est-elle une solution ?

Pourquoi pas, tant qu’il répond à l’objectif d’atteindre un prix de vente suffisant pour garantir un revenu. Mais il est difficile de tirer des conclusions avant de débattre. Le gouvernement attendra des positions claires de la production sur ce sujet. Emmanuel Macron souhaite avant tout un travail de co-construction.

Emmanuel Macron veut aussi relancer l’Europe. Quels bénéfices peuvent en tirer les éleveurs ?

L’Europe peut actionner des outils de régulation adaptés à chaque filière en période de crise, mais cela prend souvent trop de temps. Il faut qu’elle ait plus de réactivité pour répondre au plus vite aux besoins des éleveurs. Par ailleurs, la convergence sociale et fiscale au niveau européen doit se faire. C’est vital pour que notre secteur agro-alimentaire retrouve de la compétitivité. Sur ce point, les prochaines élections allemandes qui auront lieu en septembre seront déterminantes.

Vous avez activement soutenu les aides PCAEA à la région Bretagne où vous étiez vice-président en charge de l’agriculture. Ces aides vont-elles continuer ?

Emmanuel Macron a proposé de lancer un plan de transformation agricole de cinq milliards d’euros sur cinq ans pour accompagner la modernisation des exploitations agricoles. Le parc bâtiment de la filière porc est ancien. Sa modernisation est vitale pour améliorer la rentabilité des exploitations, par de meilleures performances techniques et une baisse des coûts énergétiques. Elle doit aussi avoir un impact positif sur l’environnement et le bien-être animal afin de répondre aux souhaits des consommateurs. Ce plan sera géré au niveau des régions qui drainent les fonds européens Feader et ceux de l’État. Il sera négocié avec la profession.

Le droit au chômage pour tous, une proposition clé du candidat Macron, s’applique-t-il aux agriculteurs ?

L’objectif d’Emmanuel Macron est que tout le monde ait accès aux indemnités chômage, y compris les agriculteurs qui doivent arrêter de travailler. La cessation d’activité dans le milieu agricole est un sujet douloureux. Mais il est bien présent, notamment en période de crise.

Vous voulez aussi lancer une grande loi foncière. Pourquoi ?

Nous voulons renforcer la transparence des transactions agricoles en soumettant toutes les sociétés foncières au contrôle des Safer. L’objectif est d’éviter l’accaparement des terres par certaines de ces sociétés afin de mieux les répartir, notamment vers les exploitations porcines qui ont besoin d’accroître leur lien au sol.

L’augmentation du cours au MPB n’a pas eu d’effet inflationniste dans les rayons

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