Aller au contenu principal

Cirhyo-Tradival, la nouvelle filière porc hors Grand Ouest

En s’impliquant dans l’abattage-découpe avec la société Tradival, le groupement Cirhyo veut maintenir des outils d’aval performants à proximité de ses producteurs.

Les deux abattoirs de Tradival abattent 22 000 porcs par semaine, un nombre identique à la production du groupement Cirhyo.
Les deux abattoirs de Tradival abattent 22 000 porcs par semaine, un nombre identique à la production du groupement Cirhyo.
© Cirhyo-Tradival

La fusion entre les deux groupements Cirhyo et Copalice annoncée au début de l’année (voir Réussir Porc de juin 2013, page 14) n’est qu’une étape supplémentaire de la constitution d’une nouvelle filière porcine qui regroupe une bonne partie des éleveurs du Centre et de l’Est de la France. Avec 660 éleveurs et 1,2 million de porcs commercialisés chaque année, Cirhyo s’affiche comme le groupement le plus important en taille hors Bretagne. Depuis 2002, il s’implique dans l’aval, avec dans un premier temps une prise de participation dans la société Forez Porc, détentrice d’un abattoir à Lapalisse dans l’Allier. « Notre objectif était de maintenir des outils d’abattage et de découpe à proximité de nos élevages », indique Françis Lebas, président du groupement. À cette époque, les dirigeants de MC Porc, devenu Cirhyo lors de la fusion avec la Scapp en 2009, estimaient que peu d’abattoirs possédaient une taille critique suffisante pour pérenniser leur activité. « Les faits nous ont donné raison, puisque à part nous, la plupart des abatteurs importants de la région n’existent plus. Si nous n’avions pas investi dans cet outil, nos porcs iraient se faire abattre en Bretagne, ce qui aurait constitué un non-sens économique. » Cette stratégie se poursuit en 2008 avec la fusion des activités de Forez Porc et d’Orléans Viandes, pour donner naissance à la société Tradival, dont Cirhyo détient 28 % des parts. Avec 22 000 porcs par semaine, Tradival abat aujourd’hui le même nombre de porcs que produit le groupement. « Cette cohérence entre la production et l’abattage est indispensable pour optimiser l’activité des deux secteurs et éviter un décalage entre les volumes produits et abattus », affirme Gérard Dutois, le directeur de Cirhyo.


Améliorer la productivité des outils


En parallèle, des investissements importants ont été faits pour améliorer la productivité des outils. « Nous avons spécialisé l’outil industriel d’Orléans Viandes à Fleury-les-Aubrais en arrêtant les abattages de coches et de gros bovins », précise Jean Philip, directeur de Tradival. « Et en y investissant près de dix millions d’euros depuis 2008, nous en avons fait un outil performant. »
Aujourd’hui, chacun des deux abattoirs abat 11 000 porcs par semaine. Lapalisse découpe 90 % des carcasses, Fleury-les-Aubrais 75 %. Tradival dispose aussi de deux usines de produits élaborés, qui valorisent 10 % du tonnage. « Cette activité va améliorer considérablement le résultat de 2013 », souligne Jean Philip. Car, comme les poids lourds bretons, Tradival souffre de la baisse de rentabilité du secteur d’abattage-découpe depuis 2008. « Nous devons saturer les outils pour abaisser les coûts de production », explique-t-il. Il manque encore 1 000 porcs par semaine pour arriver à cet objectif. « C’est pourquoi Cirhyo mène une stratégie de développement important des élevages, et de création de maternités collectives », justifie Gérard Dutois. Tradival bénéficie de la proximité de ses implantations industrielles avec les grands bassins de consommation parisiens et lyonnais, pour se positionner avantageusement vis-à-vis de ses concurrents. « Nous communiquons aussi sur la qualité d’approvisionnement de notre filière amont constituée d’élevages durables qui bénéficient d’un fort lien au sol », complète Jean Philip, qui peut également compter sur une production à 80 % sous signe de qualité : CCP, label rouge Délice (1500 porcs par semaine), agriculture biologique (400 porcs par semaine)… Et sur un groupement qui mise sur son dynamisme et sur celui de ses éleveurs pour augmenter le nombre de porcs produits. « Une condition essentielle pour pérenniser notre filière », conclut Gérard Dutois.

Les outils Tradival sont implantés dans la zone Cirhyo

Groupe Tradival
• Fleury-les-Aubrais (près d’Orléans, Loiret) : Abattoir (11 000 porcs/semaine), découpe et produits élaborés (UVCI, charcuterie)
• Lapalisse (Allier) : Abattoir (11 000 porcs/semaine) et découpe
• Saint-Etienne (Loire) : Produits élaborés (UVCI, charcuterie…)
• 100 000 tonnes de viandes commercialisées par an (VPF, label rouge, agriculture biologique, porc certifié)
• 25 % du tonnage est exporté (Europe, Pays de l’Est, Corée, Japon, Afrique du Sud)
• 10 000 tonnes sont transformées en produits élaborés
• Chiffre d’affaire : 220 millions d’euros/an
• 680 salariés
• Les principaux actionnaires : Cirhyo (28 %), Sicarev (groupe régional multi-espèces, 54 %).


Groupement Cirhyo
• Siège : Montluçon (Allier)
• 660 éleveurs
• 65 000 truies
• 1,2 million de porcs charcutiers par an (22 000/semaine)
• 65 salariés

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">L’exposition aux poussières présente un risque pour la santé qui est, dans la majorité des cas, invisible au quotidien.</em>
Les poussières en élevage de porc : pourquoi il est important de s’en protéger

La prévention des poussières en agriculture est à la fois un sujet sanitaire, réglementaire et stratégique. Raymond Bykoukous…

<em class="placeholder">Le jumeau numérique de l&#039;élevage est capable de collecter toutes les informations numériques pour ensuite apporter un service de conseil à l&#039;éleveur.</em>
La Cooperl veut créer un jumeau numérique pour les élevages de porcs grâce à l'IA

Grâce à l’IA, Cooperl veut créer un "jumeau numérique" des élevages porcins, une copie virtuelle en temps réel capable d’…

<em class="placeholder">Pour Pierre Morfouace et ses salariés, le concept Physior développé par Le Gouessant apparaît comme une alternative prometteuse pour transformer l’image de l’élevage ...</em>
"Physior est un concept d'élevage porcin alternatif prometteur"
Pierre Morfouace et ses deux salariés dressent un bilan très positif de leur élevage alternatif conçu selon le concept Physior…
<em class="placeholder">Sandrine et Jean Michel Langlais sont passés de six heures pour trier 250 porcs à presque rien avec les stations Selfi GFI.</em>
« Avec la station Selfi GFI d’Asserva, j’optimise mon temps de travail »
Sandrine et Jean Michel Langlais ont ouvert les portes de leur engraissement équipé des stations Selfi GFI à l’occasion des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)