Aller au contenu principal

Un consensus vétérinaire pour arrêter la castration chirurgicale des porcelets

Les techniques actuellement disponibles ne permettent pas d’assurer à la fois une anesthésie et un contrôle de la douleur suffisants lors de la castration des porcelets. Retour sur les éléments décisifs.

Sollicitée par la direction générale de l’alimentation (DGAL), la commission vétérinaire SNGTV-AVPO composée de 16 praticiens s’est penchée sur les techniques possibles de contrôle de la douleur lors de la castration des porcelets. « Scientifiquement parlant, aucune de ces méthodes étudiées ne provoque une anesthésie suffisante en qualité et en durée pour garantir un bon contrôle de la douleur, souligne la commission. D’un point de vue pratique, elles sont complexes à mettre en œuvre et demandent toutes une adaptation de la législation. »

Quatre techniques ont été passées au crible des données scientifiques existantes et des appréciations de leur faisabilité en élevage.

1 - L’anesthésie gazeuse : c’est une anesthésie générale. Le porcelet est totalement endormi. Elle nécessite un équipement complexe et l’emploi d’un gaz anesthésiant (isoflurane) ;
2 - L’anesthésie par injection : c’est la deuxième forme d’anesthésie générale obtenue par injection d’un produit pharmaceutique ;
3 - L’anesthésie locale : elle s’obtient par injection dans la zone concernée, directement dans les testicules ou dans le cordon testiculaire ;
4 - L’anesthésie topique : elle procède de l’application de l’anesthésiant directement sur la peau au niveau de la zone à opérer.

La réglementation complexifie les possibilités

L’anesthésie par injection est d’office écartée, car elle fait appel à un produit pharmaceutique classé comme stupéfiant (la kétamine). Les autres méthodes se confrontent également à des restrictions réglementaires. L’anesthésie gazeuse est, par exemple, réservée à l’exercice vétérinaire du fait de la complexité de la gestion du matériel et des produits nécessaires. L’anesthésie locale fait, elle, face à deux problématiques : le produit reconnu comme le plus efficace (lidocaïne) ne possède pas d’indications dans l’espèce porcine en France. Il ne peut donc être utilisé actuellement. D’autre part, si les techniques d’anesthésie locale viennent d’être inscrites sur la liste des actes vétérinaires délégables, donc réalisables par les éleveurs et leurs salariés, elles doivent faire l’objet d’une formation spécifique dont les modalités ne sont pas encore définies. « L’avis des vétérinaires est une préconisation fondée sur les données scientifiques », précise Philippe Le Coz, de la SNGTV. « Il ne porte pas sur des considérations éthiques ou commerciales. » Par ailleurs le vétérinaire souligne que leur position est d’autant plus crédible qu’il existe des solutions alternatives à la castration chirurgicales existent, telles que l’élevage de mâles entiers, avec ou sans recours à l’immunocastration. « Elles ont fait leurs preuves en France et à l’étranger. » Cependant Philippe Le Coz souligne que ce consensus est établi d’après l’état actuel des connaissances. « Le développement de nouvelles molécules, plus efficaces et mieux adaptées aux contraintes, pourrait entraîner une révision de la position du groupe vétérinaire. »

(1) SNGTV-AVPO : société nationale des groupements techniques vétérinaires — association des vétérinaires exerçant en productions organisées.

Les plus lus

« Nous avons investi dans un outil performant, hyperconnecté et attractif pour nos salariés en élevage de porcs »

À la SARL Keranfors, la construction d'une maternité liberté marque une étape clé du programme d'investissement défini sur 15…

<em class="placeholder">Frédéric Lecherf, le chef d’élevage (à droite), avec Inès Pavageau (apprentie MFR Les Herbiers) et Angélique Lecherf. « La bonne entente dans une équipe découle ...</em>
Maternité collective de Matessart en Vendée : près de 40 porcelets sevrés dès la première année

Le travail réalisé par l’équipe de salarié de la SAS Matessart avec les partenaires de la structure a permis d’atteindre des…

<em class="placeholder">Jérôme rondel (à gauche), avec Antonio Beaudet, Eau Sure &quot;Mes cuves d stockage permettent désormais un prélèvement régulier de l’eau, ce qui limite la baisse du ...</em>
« En Côtes d'Armor, mes deux cuves stockent un jour de consommation d’eau de mon élevage porc  »

L’installation de deux cuves de stockage d’eau d'une capacité totale de 15 mètres cubes a permis à Jérôme Rondel, éleveur en…

<em class="placeholder">Un allégement des procéduresadministratives lorsdes projets devrait êtrepermis par la loi Duplomb.</em>
Loi Duplomb : un premier pas positif pour les élevages de porcs et de volailles

Après l’adoption de la loi Duplomb début juillet par le Sénat puis par l’Assemblée nationale, il faut encore attendre les…

<em class="placeholder">Carole Joliff, présidente du CRP Bretagne, Christiane Lambert, présidente de la Fict, David Louzaouen, administrateur à l&#039;UGPVB, Alexis Leveau, directeur général de ...</em>
52 % des porcs mâles abattus sont des mâles entiers

La part de mâle entier poursuit sa progression et représente 20 % des porcs présentés au catalogue du Marché du porc…

<em class="placeholder">Les salaisonniers utilisateurs de viande de porcs mâles entiers exigent des produits sans défaut d’odeurs.</em>
L’Ifip valide le protocole de détection des odeurs Sanmalo en abattoir de porcs sur des lardons

Des lardons issus de carcasses de mâles entiers notées 1 par la méthode de détection des odeurs Sanmalo sont autant appréciés…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)